«Je m'appelle Lotfi, mon père est général»
Par Chafaâ Bouaiche
(Texte publié suite à l'agression du brillant journaliste SAS (Sid Ahmed Sémiane) par le fils du général, le voyou Lotfi Nezzar)
Je m'appelle Lotfi. Mon père est général. Même à la retraite, il reste général. Il a désigné des Présidents, des Premiers ministres, des walis, des chefs de daïras Il est fort mon papa. Il n'a peur de personne. Qui fera peur à mon papa ? Qui a le courage d'affronter un général ? Personne ! Sauf bien sûr certaines personnes à l'instar de SAS. Mais, il a payé le prix.
Moi, c'est Lotfi. Mon père est général. Je suis chômeur de profession selon mon papa. Je passe mes soirées dans les discothèques, les boîtes de nuit et les cabarets d'Alger. Je bois du whisky, de la bière, du vin. Enfin, toutes les boissons alcoolisées qui existent sur le marché.
Moi, c'est Lotfi. Mon père est général. Je danse sur les pistes des boîtes de nuit. Les chanteuses me dédient tout le temps des chansons. «Hadi fi khater Si Lotfi wahdou sec !» Et moi je donne des rechka. "Hadi fi khater papa et wlad système." Tout le monde quitte la piste ! Je danse tout seul.
Je ne veux voir personne devant ou derrière moi. « Hadi fi khater papa ouli ma yhabounech ! Hadi fi khater hbabi wa hbabati. Ya ihassadin moutou bel ghira ! »
Moi, c'est Lotfi. Mon père est général. Je sais que vous êtes jaloux de moi.
Pas de mon physique. Je sais que je ne suis pas beau. Vous êtes jaloux parce que je suis fils d'un général. Parce que j'ai de l'argent. Des véhicules. Des chauffeurs. Des gardes du corps. Des copines Faites comme mon père. Devenez des généraux. Faites des affaires. Moi, je fais des affaires. Personne ne pourra m'en empêcher.
Moi, c'est Lotfi. Mon père est général. Je suis très gentil et généreux. La preuve c'est que je n'ai pas tiré sur SAS. Je n'ai pas utilisé mon arme à feu. Il doit s'estimer heureux. Il est à l'hôpital. Il n'est pas au cimetière.
C'est déjà une preuve de gentillesse et de respect pour la presse
algérienne. J'ai demandé à SAS, par des mises en garde, de ne plus parler de mon papa. Mais, il est têtu ce journaliste. Il continue de parler de mon papa. Il n'a pas peur ce journaliste.