AGDE - Interview de la semaine : Henri COUQUET
MALFATO/ROCHELONGUE : LES SOLUTIONS par Didier DENESTEBE
Par Henri COUQUET
Le samedi 9 mars, au palais des congrès du Cap d’Agde, une centaine de personnes a participé à la réunion publique ayant pour thème « l’évolution des quartiers de notre commune », organisée par le cercle de réflexion « Agde Gagnant ». L’échange avec le public a fourni l’occasion d’amener de nombreux éclaircissements sur les sujets abordés, le premier d’entre eux concernant le quartier Malfato/Rochelongue. Nous avons pu aussi en tirer de sérieuses perspectives d’avenir.
A la question « pourquoi une zone NA d’urbanisation future comme Malfato ne se débloque-t-elle pas à la construction, alors que dans la zone NA Rochelongue, immédiatement voisine, la ville vend presque deux hectares de terrains municipaux pour y réaliser une énorme résidence touristique de plus ? », la réponse est apportée. C’est clairement un choix voulu par la mairie. Et c’est véritablement un choix déterminé puisqu’il n’a pas fallu moins de trois modifications du POS (plan d’occupation des sols) pour y arriver. Une première déclassant les terrains réservés au stationnement et les rendant constructibles. Une autre multipliant le COS (coefficient d’occupation des sols) par plus de trois, afin d’autoriser beaucoup plus de surface constructible. Une autre permettant d’accroître la hauteur des futurs immeubles. Rien que ça ! Le choix municipal s’est donc délibérément porté sur le promoteur, plutôt que sur les petits propriétaires de Malfato.
Avec ces décisions malheureuses, et tout ce temps perdu, ce sont en outre les ennuis qui rattrapent ce secteur. De nombreuses restrictions, annoncées par arrêté préfectoral à la mairie en juillet 2011, et seulement portées à la connaissance du public en décembre 2012 (18 mois après), sont prévues dans l’élaboration du nouveau PPR (plan de prévention des risques, en l’occurrence ceux de submersion marine). A cela le maire ajoute 25 % de logement social, rendu obligatoire dit-il. Au total, bien plus de 50% de la zone serait affectée, si l’on n’oublie pas les voieries nécessaires à l’aménagement du quartier. Un horizon qui s’assombrit donc à vue d’œil, d’autant plus qu’il est question de confier l’aménagement de ce quartier à un opérateur privé. Autant dire que les initiatives des propriétaires seraient réduites à néant. Le rêve de construire sur son propre terrain se verrait ainsi très fortement compromis. La phrase du maire, répétée à plusieurs reprises en s’adressant aux propriétaires, « nous verrons à quelle sauce vous allez être mangés », prend alors tout son sens !
Que faire dans ces conditions qui se dégradent ?
Tout d’abord, les propriétaires doivent rester vigilants. Ils ont déjà pu constater qu’une future zone à construire ne devient pas forcément constructible. Il en sera de même avec le nouveau PLU (plan local d’urbanisme). Ce n’est pas parce que le sigle va changer, que les futures zones à construire, anciennes ou nouvelles, se débloqueront automatiquement. Pour cela il faut, en plus du classement, une décision municipale qui ouvre à la construction. Le vote du PLU avant les élections n’en est pas une, c’est seulement un cadre dans lequel des choix seront ensuite faits, mais plus tard !
La question du logement social, quant à elle, n’est pas nouvelle. La loi fixait déjà l’obligation de destiner 20% des habitations au logement social, et la ville d’Agde est loin du compte en n’atteignant pas les 6%. Elle a donc fait l’objet, ces derniers mois, d’un état de carence par le préfet. Son droit de préemption urbain est maintenant mis sous tutelle de l’Etat, dans le but de la contraindre à réaliser les logements sociaux imposés par la loi française. Ceci dit, le périmètre retenu pour exercer cette exigence ne concerne pas Malfato. La menace sur ce quartier est donc une ficelle politicienne introduite par le maire dans ce dossier qui mérite vraiment mieux que ça !
Quant à elle, l’élaboration définitive du PPR va faire l’objet d’une enquête publique dans les mois qui viennent. Nous engageons les propriétaires à faire connaître leur point de vue et à contester le projet dans son état actuel. S’en remettre à une association pilotée « municipalement » ne semble pas la meilleure des choses.