Inspiré librement d’un ouvrage de la fin du Quattrocento, (Le Songe de Poliphile) et d’autres traités sur l’amour, tels que les Fragments de Roland Barthes, Ten Sueño propose une mosaïque d’états amoureux auxquels la danse sert de ciment fluide.
A travers les mouvements, les sons, les images et les mots, associés sur scène selon les règles de la similitude (et non de la logique cartésienne), l’amour est ici vu comme un parcours initiatique et un moyen de reconnaissance du monde. Dans ce parcours, qui va des sentes escarpées de la passion à l’île circulaire de Cythère, en passant par les jardins d’Eros et les labyrinthes du quotidien, c’est le corps qui sert de guide, en transcrivant physiquement les phases douces ou violentes, joyeuses ou amères du sentiment. Du solo déchiré par la passion naissante à des quatuors complexes, s’attachant à construire des architectures relationnelles, la danse habite et révèle des sonorités aux confins de l’acoustique et de l’électronique, une théâtralité parcellaire, une langue en mutation, un environnement mouvant, translucide, voire liquide… un monde soumis aux seules règles du songe.
