L'invité politique
le 14 février 2013 à 8h15 sur Public Sénat et Radio Classique,
Gérard Longuet, Sénateur de la Meuse
Invité de Gilles Leclerc et Guillaume Durand
Extraits
A propos du possible retour de Nicolas Sarkozy :
« 2013 est la seule année sans élection. (…) 2013 on est peinards, si on pouvait prendre le temps de se poser la question : pourquoi la France persiste-t-elle à perdre des parts de marché depuis quinze ans ? (…) On a tous partagé le pouvoir depuis quinze ans, c’est l’heure de la réflexion. (…) 2013 est vraiment l’année de la reconstruction. Nicolas Sarkozy est dans la force de l’âge, il a une volonté. (…) L’avenir appartient à celui qui réfléchit publiquement. (…) A cause de la présidentialisation de la vie politique, nous avons la tentation de trouver le candidat. J’aimerais qu’on s’arrête un peu sur le projet. »
A propos de François Hollande :
« Il aggrave [la santé de la France]. Il l’aggrave parce qu’il passe à côté d’opportunités. (…) Sur le thème de l’énergie, passer à côté des hydrocarbures non-conventionnels, pour la France, c’est criminel. On est en train de perdre des années de compétences et de technicité qui permettraient d’apporter des emplois et de l’argent. (…) Il y a deux manques fondamentaux chez François Hollande, c’est travailler plus, et permettre d’investir. (…) Hollande depuis six mois a découragé les investisseurs, découragé les épargnants. »
A propos de l’abandon de la réduction du déficit à 3% du PIB :
« Pour la France, c’est un horizon de renouveau qui s’éloigne. (…) Avant de les faire, il va falloir continuer à se serrer la ceinture. (...) Il y a un autre problème qui est plus important derrière celui-là, c’est celui de la cohésion européenne. (…) Nous aurions eu besoin d’un accord européen avec les Allemands, donnant-donnant. Or le problème c’est que la France n’a rien à donner, la France de François Hollande n’a rien à donner, elle n’ouvre aucune perspective de construction et d’avancée européenne pour un Allemand. »
A propos du Mali :
« Je considère que François Hollande a eu l’attitude intelligente, normale, solide d’un Président français face à l’Afrique et un pays menacé par une déstabilisation qui aurait été insupportable. Je le soutiens. (…) Ce n’est pas une affaire facile, non pas tant sur le plan militaire que sur le plan du partenariat politique avec le Mali qui doit se reconstituer. (…) Le Mali doit se reconstituer ce qui veut dire que la présence française sera plus longue. »
A propos du Rafale :
« Nous le vendrons (…) pour une raison simple, c’est que c’est un appareil formidable pour un pays qui a besoin de se défendre, et l’Inde se sent dans l’obligation d’avoir une véritable Armée de l’Air. (…) Dassault fournit l’Inde depuis cinquante ans et les Mirage ont rendu des services considérables à l’armée indienne face au Pakistan. »
A propos du mariage pour tous :
« Sur le fond, nous sommes extraordinairement attentifs à ce débat qui (…) pose le vrai problème de la filiation, de la GPA, de la PMA, et donc implicitement de l’eugénisme. (…) J’aime que l’Homme se situe dans une chaîne de traditions. Je suis très gêné par ce texte parce qu’implicitement il va créer une nouvelle catégorie d’êtres humains, des êtres humains qui n’auront pas de filiation. (…) Ils sont en train de déclencher un système qui aboutira à un nouvel Homme, un être humain sans racines, et donc sans projet. »