Des égyptiens disent stop aux agressions sexuelles

2013-02-13 47

Al Qarra - Manifestation mardi au Caire pour exiger la fin des violences sexuelles contre les femmes. La loi égyptienne prévoit des sanctions pénales en cas de viol, mais ne prend pas en compte les agressions sexuelles. Un état de fait que les manifestants espèrent bien changer. En octobre dernier, le Premier ministre avait promis un durcissement du dispositif législatif. Une promesse restée lettre morte.

Asmaa Aly, militante : « Ce n'est pas seulement une question d'harcèlement sexuel. Harcèlement est un terme poli. Il faut qualifier cela d'agressions sexuelles. Ça a atteint le niveau de viols collectifs place Tahrir. C'est systématique, car ce phénomène ne se produit que dans la place Tahrir. »

Le phénomène n’est pas nouveau en Egypte, mais il prend de l’ampleur. Pour la seule journée du 25 janvier, marquant le 2e anniversaire de la révolution égyptienne, 19 cas d’agressions sexuelles ont été enregistrées sur la place Tahrir. Malgré des chiffres en constante hausse, l’état refuse d’assurer la protection des femmes sur la célèbre place.

Mayar Abd-Elaziz, manifestante: « Ce ne sont pas des demandes, ce sont nos droits. Nous étions passives et on ne revendiquait pas nos droits, mais maintenant nous voulons nos droits. »

Yasmine El Baramawy, militante: « Les femmes égyptiennes ne resteront pas passives et silencieuses. Les hommes doivent de se rappeler de la chevalerie. Quand ils voient un autre homme toucher une fille, ils ne doivent pas rester indifférents, il faut la défendre et la protéger, car elle pourrait être leur mère ou leur sœur. »

En Egypte, la culture d'impunité vis-à-vis des agressions sexuelles prédomine, y compris au sein des plus hautes instances. C’est ainsi que lundi, le Sénat égyptien affirmait que les femmes étaient 100 % responsables de leur agression. Une déclaration qui a provoqué la colère de plusieurs groupes d’activistes égyptiens. Ils ont ainsi décidé de s’organiser en milices civiles pour protéger les femmes qui manifestent.

Par Jihane Boudraa

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