06/01/13 Manif 13 janvier, 5 Sécurité Les organisateurs s'expriment sur Radio Notre-Dame

2013-01-08 77

5ème partie
A (journaliste)
Albéric Dumont, vous craignez les contre-manifestations ?

AD
On fait extrêmement confiance à la Préfecture de Paris pour gérer ces contre-manifestations éventuelles. Ils ont pris conscience de l'ampleur du mouvement et les dispositifs ont été évalués et préparés pour. On ne sera pas dangereux, mais on sera nombreux.

A
Est-ce que des éléments plus radicaux, comme la manifestation du groupe Civitas, qui avait attirée sur elle le feu de contre-manifestants, Femen et compagnie seront-ils avec vous ? Avez-vous discuté avec eux ? Ils représentent pour la plupart des gens certainement de bonne foi dans leur mobilisation. Derrière, des slogans peut-être plus discutables ?

AD
Il y a un problème avec les slogans. On a eu les photos du 18 novembre. Un slogan sur deux tombait malheureusement sous le coup de la loi ! Ce que nous on ne peut absolument pas se permettre. On a tenté de dialoguer avec eux... Mais on s'est rendu compte très rapidement, une bonne foi affichée mais... Ils ont annoncé un autre défilé. C'est malheureux, mais on ne va pas se concentrer sur ce non problème. Nous avons un objectif qui est de défendre la famille, la filiation, le mariage. Quand vous avez des gens dont la seule argumentation est d'attaquer les personnes sur leur origine et telle ou telle phrase dites dans les médias, c'est que vraiment vous n'avez rien d'autre à dire et que vous n'êtes là que pour votre personne...

Par contre, lorsque les menaces viennent de gens que l'on a fréquentés : Nous, on ne viendra pas, on ira ailleurs parce que nous, on ne peut que manifester derrière nos drapeaux, nos slogans, etc...

Heureusement, nous avons avec nous 39 associations dont des grosses qui ont été capables de dire : nous, pour ne pas troubler la manifestation, on va tous se mettre derrière la banderole La Manif Pour Tous.

Il n'y a qu'une seule association qui a refusé. Chacun prendra ses responsabilités. Comme Il nous l'a dit lui-même, l'histoire jugera.

Une auditrice, Jeanine
L'action française, une association d'extrême-droite très connue, appelle à se rendre place d'Italie pour se joindre au service d'ordre. Moi, je ne suis pas d'accord...

LL
Je n'aime pas catégoriser les gens, leur mettre des étiquettes. Je préfère voir qui j'ai en face de moi, discuter, être ouvert. Même pour les gens de Civitas, j'ai été avocat de la discussion jusqu'au bout pour essayer de faire converger les défilés. Au Champ de Mars, ce n'était plus possible, ils étaient bloqués dans des positions identitaires, puisqu'ils insistaient pour conserver leurs banderoles, c'est-à-dire pour faire valoir une spécificité. Un de leur adhérent me disait : mais enfin, votre manif est censée être pour tous et accueillir tout le monde, vous excluez Civitas. Mais ce n'est pas du tout le cas : Civitas se sont exclus eux-mêmes en voulant porter leurs banderoles. C'est le fait que tout le monde en rabatte sur son identité qui permette à tous d'être ensemble, et justement tous ensemble.