La chanson
Petite histoire
– Leonard Cohen avait à l’origine conçu cette chanson pour en faire une oeuvre à mi-chemin entre le gospel et la danse folklorique. Bien entendu, au fur et à mesure des reprises, ces tons ont tantôt disparu, tantôt été modifiés.– Aujourd’hui on atteint le nombre de 200 artistes différents, toute langue confondue, l’ayant chantée. On l’entend également dans des films (par exemple le Shrek de 2001 ou Watchmen). Trop c’est trop, de l’avis même de Leonard Cohen.
Rendons à César ce qui appartient à César. Cette chanson est à lui. Son interprétation nous le fait sentir. Pas de fioritures. Juste du vrai. Comme je l’ai toujours dit, pensé et écrit, il n’y a que le vrai qui soit beau. Dès que ça sonne faux, passez votre chemin. Vu comme ça, ce n’est pas si dur de savoir quelle oeuvre est bonne, quelle oeuvre est à jeter.
Hallelujah n’est ni plus ni moins qu’une « ballade » sur des airs de gospel, évoquant le désir et le rejet, l’amour et le sexe, Dieu et l’homme, le caractère inévitable de la mort et en même temps le triomphe de l’âme.
Ecrite en 1984, à l’origine elle est inspirée de l’histoire biblique du roi David et de son coup de foudre pour Bathsheba. Par la suite les paroles sont transformées pour faire davantage de place aux émotions et même à l’érotisme.
Attention : bien que le gospel ait inspiré cette chanson et qu’il est possible de la chanter de cette manière, ce n’est pas purement et simplement une chanson de gospel à part entière
.Et la religion là-dedans ?
– Elle est présente, bien entendu. Mais je sens que nous allons déborder sur un autre sujet : faut-il obligatoirement que vous aimiez le sens d’une oeuvre pour en admirer la forme ? On en revient à ce que j’aime chez Balzac : la façon de dire fait toute la beauté de l’oeuvre..
– Pour en revenir au thème de la religion, un thème que j’affectionne mais que j’évite de trop aborder dans mes articles, j’ai le plus profond respect pour ceux qui ont foi en un être supérieur, même si pour ma part ma croyance reste confuse. Je me qualifie volontiers comme quelqu’un de mystique, tout en refusant toute religion et tout dieu uniques.
– Aborder des sujets sur la religion ne me gêne en rien, même si beaucoup de choses m’agacent dans ce thème : notamment les gens qui se prennent trop au sérieux, ceux qui se donnent une importance que rien ne les autorise à emprunter, et enfin ceux qui profitent du malheur des plus faibles.
– Croire en des choses que les yeux humains ne voient pas : certes, c’est beau. Mais qu’on ne vienne pas me dire que tel ou tel dieu est le plus fort, ou qu’il faut utiliser la force pour convertir les gens. Ce n’est pas dans ce sens que je viens de vous présenter une chanson que certains pourraient utiliser pour vous rallier à une cause ou à une pratique.