Les 362 participantes du Trophée Roses des sables ont formé ce matin un immense ruban rose humain au cœur des dunes, en soutien à la lutte contre le cancer du sein. Un instant de grâce qui a précédé le départ pour une longue boucle autour de l'erg de Merzouga.
Certaines images se passent de commentaires. Celle d'un immense ruban rose formé par les 362 participantes au cœur des dunes ocres de Merzouga restera à n'en pas douter comme le symbole de cette édition 2012. Les « Roses » ont ainsi manifesté leur soutien à la lutte contre le cancer du sein, une mobilisation majeure du Trophée cette année illustrée par un partenariat avec l'association « Cancer du Sein, parlons-en ! ». Une image superbe, tout simplement, immortalisée ce matin à 8 heures, peu avant le départ d'une étape de 200 kilomètres autour de l'Erg de Merzouga.
La suite, c'est Hélène, équipage 8, qui la raconte. « Je ne suis jamais allée sur la lune, mais on a parfois l'impression d'y être. Il n'y a rien devant, rien derrière, on est au milieu de nulle part, confie cette maman de trois petits enfants. Parfois, un enfant surgit, on ne sait pas d'où. On a l'impression d'être coupé du monde, c'est incroyable. » Aux immenses étendues désertiques succèdent les oueds, lits des rivières lors des grosses pluies, et leurs bacs de sables. Mais aguerris par deux jours de conduite sur piste et sur sable, les gestes sont plus surs. Pour franchir au mieux les obstacles, les copilotes se hissent bien souvent sur le toit des 4x4, jumelles à la main pour évaluer la meilleure trajectoire. Motivés par la compétition, partie intégrante du défi, les équipages n'hésitent pas à couper une courbe pour gagner quelques mètres et grimper au classement.
A bord de leur SSV (type de buggy), Elodie et Astrid, sportives de haut de niveau membres de l'équipe de France lors des JO de Londres, ne cachent pas leur plaisir. Néophyte de la conduite sur ce type d'engin, Astrid la pilote file surfe sur les dunes avec la dextérité d'une pro. « J'ai l'impression d'être Sébastien Loeb (champion du monde de rallye NDLR), souffle l'escrimeuse. On glisse sur le sable, on a l'impression de faire du 'sandboard'. » « C'est une sensation de fou ! », abonde Elodie devenue une as de la boussole et du road book en quelques jours. Un peu plus loin, les deux jeunes femmes s'arrêtent pour prêter main forte à un équipage ensablé. Pour ensuite repartir de plus belle. Elles seront en effet les premières à franchir la ligne d'arrivée de l'étape dans l'après-midi... devant les deux autres championnes de l'aventure, Emilie, médaillée d'or aux JO en canoë-kayak, et Aline, ancienne kayakiste de haut niveau.
Sur le bivouac, les participantes ont désormais leurs habitudes. Première étape obligatoire, se débarrasser de la poussière. « Je ne pensais pas apprécier autant de prendre une douche froide », s'amuse Hélène, équipage 8. Ce devoir accompli, les groupes s'installent doucement autour du feu. Les anecdotes sur la journée se multiplient en savourant les tajines de Brahim. Ce soir, la fameuse étape de dunes accaparait nombre de discussions. La tension monte...
