A l'issue du sommet social organisé mercredi 18 février à l'Elysée, les leaders syndicaux ont appelé à «maintenir la pression» sur le gouvernement et le patronat, jugeant «insuffisantes» les mesures annoncées par le président Nicolas Sarkozy. Cette première réaction augure d'une deuxième journée d'action unitaire le 19 mars, dont les syndicats fixeront «le sens, le contenu, les modalités» lors d'une réunion commune lundi prochain.
FO et la CFDT ont cependant salué certaines mesures. Jean-Claude Mailly (FO) a relevé «quelques éléments qui bougent un peu», sur le chômage partiel -même si «c'est encore insuffisant»-, la formation et les allègement fiscaux. «Mais c'est beaucoup trop court» et «nous avons essuyé une fin de non-recevoir sur le Smic et les négociations salariales de branches», a encore affirmé M. Mailly, critiquant le «refus d'un moratoire sur les 30.000 emplois publics» dont la suppression est programmée cette année.
François Chérèque (CFDT) a reconnu que l'action syndicale avait «permis une première inflexion dans la politique gouvernementale». «Les quelques mesures annoncées aujourd'hui, en particulier pour les familles modestes, vont dans ce sens», a t-il ajouté. «Mais face à la situation des salariés, les mesures sont insuffisantes». Selon lui, il faut «aller jusqu'à un vrai changement de cap».
Leur homologue de la CGT Bernard Thibault a également estimé qu'il allait «falloir pousser plus fort pour changer vraiment la situation»: «Nous nous rendrons à la rencontre unitaire de lundi avec l'esprit de travailler à un prochain rendez-vous revendicatif, qui est programmé le 19 mars».
Tous trois ont par ailleurs critiqué la fermeté du patronat sur la question du «partage de la valeur ajoutée» dans les entreprises. La présidente du Medef, Laurence Parisot, a en effet exclu une négociation nationale sur les salaires, qui selon elle, est débattue chaque année, dans la quasi-totalité des entreprises.