Hormone de croissance : le cri de révolte des familles

2009-01-13 34

"Qu'est ce que je vais dire à ma fille ? Pourquoi tu as perdu ton père, pourquoi les gens qui l'ont tué ne sont pas punis ?". Lise, l'épouse d'une des victimes de l'hormone de croissance se sent bafouée.
La justice a relaxé mercredi les six médecins et pharmaciens accusés d'avoir provoqué par «négligence», dans les années 80, la mort d'une centaine de jeunes traités à l'hormone de croissance, faute d'avoir clairement établi que ces spécialistes connaissaient les risques.
Sept médecins et pharmaciens, l'un d'entre eux étant mort depuis, étaient accusés d'avoir commis de «graves fautes d'imprudence et de négligence» dans le traitement de 1.698 enfants trop petits avec cette hormone, alors fabriquée à partir de l'hypophyse, glande crânienne prélevée sur les cadavres.
Les parties civiles ne peuvent faire appel que des intérêts civils, et seul le parquet, qui n'avait demandé que quatre peines avec sursis, a le pouvoir de relancer le procès.
Me Bernard Fau, avocat des parties civiles, a donc annoncé qu'il demanderait à Rachida Dati «qu'elle ordonne au procureur de faire appel».

Le tribunal a quand même reconnu une responsabilité civile -pour laquelle aucune faute avérée n'est nécessaire- à deux des prévenus qui paieront un peu moins de 500.000 euros à une poignée de familles pas encore indemnisées. Car, au nom de la solidarité nationale, l'Etat a déjà versé plus de 31 millions d'euros de dédommagements.