Amorce rappelait conjointement avec le réseau Collectivités locales éoliennes (Cléo), le mauvais départ du petit éolien en France. En effet, en trois ans, seules 2.500 machines dont la puissance reste inférieure à 36 kilowatts (kW) et dont le mât ne dépasse généralement pas une trentaine de mètres de haut, ont été installées en France.
Contrainte de permis de construire
La raison : passée une hauteur de mât de 12 mètres, les éoliennes font l'objet d'une procédure plus complexe incluant une demande de permis de construire et une notice d'impact. Une contrainte qui peut être encore alourdie avec la présentation d'une étude d'impact et l'organisation d'une enquête publique si le projet est soumis à autorisation.
Absence de tarif d'achat incitatif
Autre problème, le tarif d'achat de l'électricité éolienne fixé par l'arrêté du 17 novembre 2008 dans le cadre des Zones de développement éolien (ZDE) et pour des installations réinjectant l'intégralité de leur production sur le réseau, ne distingue pas les projets selon la taille des machines.
Dans le cadre d'une ZDE, l'auto-consommation, même partielle, est donc à exclure. Hors ZDE, le producteur ne peut vendre l'électricité de gré à gré qu'à un responsable d'équilibre agréé par RTE (Réseau de transport d'électricité). Le tarif s'élève dans ce cas entre 4 c€ et 8 c€ HT / kWh à comparer avec les 8,2 c€ HT / kWh proposés pour les dix premières années des installations bénéficiant du tarif ZDE. Seule autre solution : revendre la production à l'opérateur historique au même prix que l'électricité du réseau.
Au final, quelle que soit l'option choisie, les tarifs ne permettent pas au petit éolien d'être rentable, déplorait Amorce qui estimait que "la meilleure option est encore d'auto consommer sur place le maximum de l'énergie produite"… à condition cette fois de ne pas être dans une ZDE !