1-12-2006
Le prix Nobel de la Paix Desmond Tutu dirigera une mission d'enquête de l'ONU sur le massacre de Beit Hanoun par Israël
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lundi 11 décembre 2006, 13h33
Israël bloque la mission d'enquête des Nations unies dans la Bande de Gaza dirigée par Desmond Tutu
GENEVE (AP) - Israël a décidé de bloquer une mission d'enquête des Nations unies dans la Bande de Gaza dirigée par le prix Nobel de la paix Desmond Tutu, ont annoncé des responsables onusiens, lundi.
L'archevêque sud-africain noir devait conduire au cours du week-end une équipe composée de six membres dans le village de Beit Hanoun, dans le nord de la Bande de Gaza, avec pour mission d'enquêter sur la mort de 19 civils après un tir de barrage de l'artillerie israélienne, le mois dernier.
Israël affirme que ce bombardement était accidentel et survenait après une incursion d'une semaine dans la Bande de Gaza destinée à mettre un terme aux tirs de roquettes sur le territoire israélien depuis Beit Hanoun.
Mais Israël a refusé d'accorder au prix Nobel de la paix 1984 et à son équipe l'autorisation nécessaire pour leurs déplacements, ont déclaré des responsables de deux agences onusiennes différentes sous couvert d'anonymat.
Desmond Tutu a dénoncé lundi "le manque de coopération du gouvernement israélien", le qualifiant de "très pénible", lors d'une rencontre avec la presse à Genève.
L'équipe du prix Nobel de la paix devait remettre son rapport du Conseil des Nations unies pour les Droits de l'homme d'ici vendredi. On ignore encore si l'Etat hébreu autorisera cette mission à une date ultérieure.
Les responsables israéliens à Genève ont précisé qu'ils feraient un commentaire après la déclaration publique de Desmond Tutu.
Les 47 pays membres du Conseil des Nations unies pour les Droits de l'homme avaient autorisé la création de cette mission d'enquête. Confiée au prélat sud-africain, cette mission a pour but d'évaluer la sitation des victimes, déterminer les besoins des survivants et faire des recommandations sur les moyens de protéger les civils palestiniens contre de nouvelles attaques israéliennes. AP
2 décembre 2006
GAZA (AFP) - L'armée israélienne a pour la première fois violé samedi la trêve fragile dans la bande de Gaza en tirant sur des bateaux de pêche, au moment où le président palestinien Abbas s'apprêtait à recevoir des responsables européens en vue d'une relance du processus de paix.
Un bâtiment de la marine a ouvert le feu vers 06H30 locales (04H30 GMT) sur trois bateaux de pêche palestiniens, au large de Rafah (sud), en violation du cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Gaza depuis le 26 novembre, selon des sources sécuritaires palestiniennes. Il n'y a pas eu de victime.
L'armée israélienne, interrogée par l'AFP, n'était pas en mesure de confirmer cet incident.
Il s'agit de a première violation israélienne de l'accord de cessez-le-feu aux termes duquel les groupes armés palestiniens se sont engagés à cesser les tirs de roquettes contre le sud d'Israël en échange du retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza.
Mais cette trêve a été violée précédemment à quatre reprises par des activistes palestiniens qui ont tiré des roquettes sur le sud d'Israël mais sans faire de victime.
Malgré cela, la trêve a suscité l'espoir d'une reprise du processus de paix entre Israéliens et Palestiniens au point mort depuis des années.
M. Abbas doit rencontrer successivement à Gaza, les chefs de la diplomatie autrichienne et allemande, Ursula Plassnik et Frank-Walter Steinmeier, ainsi que le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure, Javier Solana, a-t-on appris à la présidence palestinienne.
Jeudi, il avait reçu à Jéricho en Cisjordanie la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et tous deux avaient appelé à l'instauration d'un cessez-le-feu complet qui serait étendu à la Cisjordanie, ce qu'Israël refuse dans l'immédiat.
Dans ce contexte d'efforts diplomatiques, l'Assemblée générale de l'ONU a réaffirmé vendredi "les droits inaliénables du peuple palestinien" en adoptant six résolutions non contraignantes, dans le cadre de son débat annuel.
Elle a souligné la nécessité pour "Israël de se retirer du territoire palestinien occupé depuis 1967", demandé la cessation des violences et exigé "l'arrêt complet des activités israéliennes d'implantation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-est".
Elle a appelé la communauté internationale de prendre des mesures de nature à instaurer un climat de confiance entre les parties, pour faciliter la reprise des négociations de paix.
Israël a accueilli fraîchement ces résolutions.
"A notre grand regret, depuis près de trois décennies, l'Assemblée générale des Nations unies, dans une espèce de tradition, adopte de manière automatique et unilatérale des résolutions qui n'aident ni les Palestiniens, ni Israël, et qui ne font pas avancer le processus de paix", a déclaré à l'AFP, le porte-parole des Affaires étrangères, Mark Regev.
Un porte-parole du gouvernement israélien Avi Pazner a jugé comme "des déclarations vides de sens" les résolutions de l'Assemblée générale.
Pour sa part, le Premier ministre palestinien issu du Hamas Ismaïl Haniyeh, à l'occasion de sa première tournée régionale, a rencontré vendredi au Qatar le président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui lui a affirmé qu'Israël "est sur la pente de la disparition", selon l'agence iranienne Irna. L'Iran et les islamistes du Hamas ne reconnaissent pas l'existence d'Israël.
Cette rencontre a eu lieu le jour où M. Abbas a officialisé la rupture du dialogue avec le Hamas sur un gouvernement d'union et examiné avec la direction palestinienne les mesures envisagées après cet échec, dont l'organisation d'un référendum, des élections présidentielle et législatives anticipées ou la dissolution du cabinet.
Enfin, un enfant palestinien de 11 ans, blessé par des tirs israéliens il y a deux semaines dans le nord de la bande de Gaza, a succombé.