Xerfi Canal présente les prévisions économiques de Xerfi 2012-2017 en vidéo.
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Aurélien Duthoit, directeur d'études Xerfi Global
Ne nous voilons pas la face : la zone euro est passée sous leadership de l’Allemagne. Les sommets de la dernière chance se succèdent et se ressemblent : ils consacrent la prédominance de la conception allemande de la zone euro avec l’adoption de l’essentiel de ses propositions. Si l’on se souvient bien, la France s’était prononcée en faveur d’une forme de monétisation de la dette des pays membres par la Banque Centrale Européenne. Une BCE qui aurait joué le rôle d’acheteur d’actifs en dernier ressort. Une BCE s’inspirant du modèle américain de la FED. Une solution refusée catégoriquement par Angela Merkel. Son argumentaire : l’aléa moral, c'est-à-dire le risque qu’un pays puisse redresser sa situation financière sans assainissement réel de son économie. Le gouvernement allemand a également refusé pour l’heure toute avancée en termes de fédéralisme. Mais surtout, l’Allemagne a obtenu de ses partenaires grecs, italiens, espagnols et français qu’ils s’engagent à réduire d’urgence leurs déficits publics. En bref, cela veut dire sabrer la dépense publique et durcir la fiscalité. C’est donc le remède de cheval pour l’Europe du Sud, y compris la France. En d’autres termes, ces choix vont peser très lourdement sur la croissance de la zone euro aux cours des prochaines années. Les différences entre les positions françaises et allemandes reflètent deux conceptions différentes de la zone euro. Elles traduisent surtout dix ans d’un fossé économique qui s’est creusé entre les pays de la zone euro Nord et de la zone euro Sud. Certes, la zone euro prise dans son ensemble a des comptes extérieurs à peu près à l’équilibre. [...]
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