Xerfi Canal présente l'intervention de Nicolas Baverez au Forum Expert 3 : Le tissu français d'entreprises face aux enjeux de l'euro.
Ces chiffres spectaculaires renvoient au chômage et au déficit structurels de la France ainsi qu’à l’affaiblissement de sa base productive. La France qui représentait 18% des exportations de la zone euro en 1990 ne pèse plus désormais que 10%. Le pays a perdu 2 millions d’emplois en 20 ans. Il compte seulement 1000 grosses PME contre 4000 en Allemagne. Là se situe la cassure. La France qui joue actuellement en deuxième division risque bientôt de se retrouver en 3è division si sa dette devait être dégradée. L’euro a sa part de responsabilité avec la régulation par la dette publique sur le plan intérieur et les ajustements désormais réels. La monnaie unique a donc contribué à la dégradation de la compétitivité prix de la France. Mais il ne faut pas non plus oublier les 35 heures et les charges qui pèsent sur les entreprises. Cela explique que le coût unitaire du travail atteigne 32 euros en France contre 29 euros en Allemagne. La France peut éviter de devenir une grosse Grèce à quelques conditions. D’abord, elle doit s’inscrire dans la mondialisation. Cela suppose de travailler sur les coûts (les charges représentant 35% de la valeur ajoutée en France contre 21% en Allemagne). Il faut donc réduire les charges des entreprises. Il convient ensuite de se pencher sur le coût du capital qui est un véritable problème pour les ressources des entreprises. [...]
Avocat à la Cour d’appel de Paris, Nicolas BAVEREZ est également éditorialiste au Monde et au Point. Membre du Comité de direction de la revue Commentaire et du Comité directeur de l’Institut Montaigne, il participe par ailleurs à la Commission chargée du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale.
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