Contrairement à Michel Taly, je considère que la politique fiscale est un élément clé de la compétitivité et de l’essor des pays. Ceci dit, il est vrai qu’une réforme de la fiscalité est impossible sans contrôle des dépenses publiques. Cela suppose une réflexion sur la nature de cette dépense (utile et juste) et donc sur son financement. La réforme fiscale doit encourager l’innovation et la prise de risque. Or, la fiscalité française est actuellement très favorable à la rente. La fiscalité doit prendre en compte la capacité fiscale des différents types de contribuables, comparer les impôts et les bénéfices retirés par chacun de ces dépenses publiques, mais aussi estimer la nature de ces dépenses. Certains ont prétendu que la CSG était un impôt dangereux et inéquitable. Et ils plaident pour une fusion de l’IRPP et de la CSG. J’y suis formellement opposé car cela rendrait la CSG progressive. Une telle fusion serait une mesure inéquitable car la CSG, qui est un impôt proportionnel acquitté par tous, finance les dépenses des plus pauvres. Le système est donc bien redistributif aujourd’hui. L’obsession de Thomas Piketty est de faire payer les riches sans jamais se poser la question de la nature et de la justesse des dépenses publiques. Il nie par ailleurs tout problème de compétitivité. [...]
Christian Saint Etienne est professeur titulaire de la chaire d'économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers. Christian Saint-Étienne est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages et rapports officiels pour lesquels il a obtenu six prix universitaires et académiques. Christian Saint-Etienne était le directeur scientifique du colloque organisé par Xerfi en juin 2011 : 2011-2030: Quelle place pour la France dans le nouvel ordre géopolitique et économique mondial?
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http://www.xerficanal.com/l-analyse-de-christian-saint-etienne-186.html