Petit à petit, l’économie américaine coule. Et faute d’un pouvoir exécutif capable d’imposer une vraie politique budgétaire, c’est la Fed qui a dû prendre les devants. Après avoir ramené les taux à zéro et procédé à deux opérations d’assouplissement quantitatif en faisant tourner la planche à billets, la Fed a tenté un ultime recours avec l’opération Twist. L’objectif est de réinvestir 400 milliards de dollars en obligations à long terme pour en faire baisser les taux afin de sauver un secteur immobilier sinistré. La Réserve fédérale est sans ambigüité dans son discours : l’état d’urgence est déclaré tant les chiffres font froid dans le dos. Le premier de ces chiffres est celui de la croissance américaine. Depuis le début de l’année, le PIB des Etats-Unis ne s’est accru que de 0,1% puis 0,3% seulement. Une misère. Au total, nous n’attendons plus qu’une hausse de 1,5% cette année, loin très loin des 3% enregistrés l’année dernière. Et l’année prochaine ne s’annonce guère meilleure. Au mieux, nous nous attendons à une progression de 1,6% sur l’ensemble de 2012 à moins d’une nouvelle avarie. Il ne faut pas aller bien loin pour trouver les raisons de cette subite baisse de régime : les ménages américains vont mal. Cela s’est très rapidement traduit dans leur comportement puisque la consommation a stagné au deuxième trimestre 2011, mettant fin à une hausse qui durait depuis la mi-2009 et la fin de la récession. Au-delà des atermoiements politiques et des turpitudes financières, ce qui inquiète les ménages c’est la perspective d’un chômage durablement haut et d’un marché immobilier qui plombe leurs finances. [...]
Alexander Law
Directeur de Xerfi Global - Chef économiste de Xerfi
www.xerfi.fr
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