zidane-Un portrait du 21e siécle

2006-10-27 4

Présentation à Turin du film « Portrait du 21e siècle » en avant-première nationale le 25/09/06 (en italien et en anglais)
Ciro Ferrara, ancien coéquipier de Zidane à la Juve (s’occupe des jeunes à la Juve désormais) : je connais vraiment bien Zidane, il est très timide, il a été un leader et a su l’incarner à sa façon, il savait se faire entendre quand c’était nécessaire et juste ; il était réservé aussi peut être par respect pour des génies comme Maradona et Platini ; sinon il aurait pu paraître moins sympathique. Ne s'est rendu compte de rien (parlant du coup de tête) c’est seulement quand il a revu les images qu’il a compris ce qui s’était passé. Il aurait du faire ce geste un peu avant s’il devait nous faire souffrir (sourires). Mais au delà du geste qui est condamnable et qu’il regrette sans doute, il reste pour moi le joueur le plus élégant, le plus beau à regarder et à jouer ensemble. Au delà de sa grandeur, de son physique impressionnant, il a une façon de toucher la balle, de dribler son adversaire qui lui est unique et que je n’ai jamais vu chez un autre numéro 10. Il faudrait regarder les statistiques mais je crois qu’il n’a pas eu beaucoup d’expulsions dans sa carrière. On lui répond 12 et il a l’air surpris. Il se rappelle d’une tête sur un joueur d’Hambourg quand ils jouaient à la Juve. Il y a toujours sur un terrain des provocations mais il faut les surmonter et être même fourbe ; c’est valable pour tous les sports.
Patrizia Sandretto Re Rebaudengo, co-productrice : 2 de ses amies (dont l’une est la productrice) lui en avaient parlé quelques années auparavant, elle avait trouvé ce projet ambitieux ; puis Gordon est venu à Turin et en ont reparlé avec le directeur artistique de la fondation et ont décidé de le coproduire. Les artistes ont décidé de mettre 17 caméras spéciales (zoom) sur le terrain (dont deux venant des E.U) pour suivre pendant 90 mn Zidane enfin avec quelques minutes en moins car il a été expulsé avant la fin. C’est un portrait particulier car réalisé avec les moyens technologiques contemporains ; quelque chose de nouveau le fait que l’équipe soit allée au Prado pour voir les portraits de Goya, Velázquez et s’en inspirer pour peindre Zidane.
Douglas Gordon : le Prado a été utilisé comme un « storybook » et le projet a pris forme au fur et à mesure avec l’arrivée de l’équipe (150 personnes venant du monde entier) ; mais nous ne savions pas très bien ce que nous allions faire avec eux. La chose la plus surprenante, la plus belle a été de faire connaître au cameraman de Scorsese le peintre Bosch qui lui était totalement inconnu car il n’avait jamais visité le Prado. Cela a été une expérience pour les cameramen de visiter ce musée ; il faut dire qu’ils ne connaissaient pas non plus le monde sportif et pour eux c’était nouveau l’idée de chorégraphier un match de foot sur le terrain et non dans les studios. Donc on a essayé de leur faire comprendre nos intentions en provoquant un questionnement : comment auraient-ils fait le portrait d’un Velázquez, d’un Goya, avec quels cadrages, combien d’images, de pellicules … ? Il fallait aussi intégrer l’idée que Zidane étant un joueur complet, son portrait se devait de l’être également.
Philippe Parreno : début des discussions en 95 à Jérusalem pendant une exposition ; on jouait ensemble au foot et on avait envie de faire un film qui suivrait le personnage et non l’histoire. Le nom de Zidane est immédiatement venu car sont de grands fans ; il est élégant, mystérieux charismatique donc un modèle. Cela nous a pris du temps pour l’approcher, à l’époque il jouait à Turin et cela s’est fait à Madrid finalement. Ce film est un portrait sans narration classique qui doit faire travailler votre propre imagination.

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