Treize ans déjà… Le 19 mai 1998, l’Assemblée nationale votait la première loi Aubry, fixant « la durée légale du travail effectif » à 35 heures par semaine au 1er janvier 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés.
Trois législatures plus tard, les 35 heures sont devenues la référence pour tous les salariés, et une réalité pour plus de la moitié d’entre eux. Les enquêtes montrent qu’ils en sont plutôt contents, et ceux qui ne le sont pas regrettent surtout qu’elles soient mal appliquées dans leur entreprise. Les salariés n’imagineraient pas revenir aux 39 heures. Quant aux patrons, au-delà des déclarations de principe, ils ne sont en général pas très favorables pour dénoncer des accords souvent difficilement négociés, qui leur ont aussi apporté de la souplesse avec l’annualisation du temps de travail.
Pourtant, le secrétaire général adjoint de l’UMP Hervé Novelli souhaite, si Nicolas Sarkozy l’emporte en 2012, que la loi sur les 35 heures soit supprimée et la durée du travail négociée par les entreprises.
Lors d’une convention UMP sur la refondation sociale, le mardi 5 juillet, Hervé Novelli va « proposer que les entreprises aient trois ans à compter de 2012, pour négocier la durée du travail qui leur conviendra ». S’agissant de la défiscalisation des heures supplémentaires, elle « n’aura plus lieu d’être » car selon lui, « les 35 heures n’existant plus à l’issue de ce nouveau processus ». Mais elle sera « maintenue jusqu’en 2014 ». De même, les allègements de charges pour les entreprises « 12 milliards d’euros dits allègements Aubry-35 heures » seront revus. « On peut imaginer une sorte de bonus-malus pour inciter les entreprises à négocier : celles qui joueront le jeu verront en compensation leurs allègements maintenus pendant les trois premières années », propose Hervé Novelli.
La polémique repart, en pleine campagne présidentielle. Le PS ne va pas tarder à réagir.
Arnaud Ardoin revient sur ce sujet qui relance, encore une fois, le débat. Faut-il supprimer les 35 heures ?
Invités :
Philippe Frémeaux, Directeur de la publication d’Alternatives Économiques
Gaëtan Gorce, Député PS et ancien rapporteur du projet de loi sur la RTT
Thibault Lanxade, PDG de Aqoba
Gérard Cherpion, Député UMP de Vosges
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