Je tourne, je vire à la recherche d'une pulsation, d'un battement arythmique, un mouvement qui s'imprime dans la pâte colorée. Combler les vides, irriguer l'espace par « capillarité ». Tout ce sang bleu envahit la toile et me pousse dans des recoins où la mémoire flirte avec la folie. Je retiens, il me faut contenir...
Je me débats, la mutation s'opère, douloureuse, inévitable. Les pulsations s'intensifient comme des cuivres masculins martelant la toile, la Walkyrie de Wagner ou la Cinquième Symphonie de Beethoven peut - être ? Réminiscences de mon âme hermaphrodite?
Je contiens mais il me faut libérer cette énergie formidable, je résiste...
Garder le battement originel, garder l'intention primitive, comme un Leitmotiv, entêtant...obsédant.
Battre d’autres mesures pour ne pas disparaître, colmater les failles,…
Quelle était l’intention primitive ?...
Quelle est la note initiale, l’instant en suspens ?
Sylvie Quémener
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