Ancien capitaine de l'Armée de libération nationale du Kamerun (ALNK), Samuel Zeze est une mémoire vivante de l'insurrection kamerunaise. Engagé dans les structures armées de l'UPC dès les années 1950, il a été arrêté, torturé et détenu à plusieurs reprises au cours de la guerre du Cameroun. Ce qui ne l'a pas empêché de s'engager à nouveau, après sa libération, dans les "deuxièmes fronts" lancés par les militants kamerunais depuis le Congo-Brazzaville au milieu des années 1960. Originaire de Sangmélima, Zeze se souvient de chants en français, en boulou ou en langues de la région Bamiléké. Ces chansons, véhicules de la mémoire nationaliste à travers le temps, stigmatisent les "valets", les Camerounais qui ont pris le parti de la France, à l'instar d'Ahmadou Ahidjo, Charles Okala ou Charles Assalé.