Journalistes otages : confraternité et lignes j@unes

2011-01-06 3,856

Et si la médiatisation était néfaste pour les otages journalistes ? C'est la question (à rebours des idées reçues) que posait dans Libération, la semaine dernière, un ex-otage américain, David Rohde. Rebondissant sur cette analyse, nous avons souhaité, alors que deux reporters de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, sont retenus en Afghanistan depuis plus d'un an, poser des questions rarement évoquées.

Dans les prises d'otages, le pouvoir tente-t-il d'intoxiquer l'opinion, en annonçant précipitamment de bonnes nouvelles non vérifiées ? Les journalistes qui traitent de la captivité de leurs confrères sont-ils parfaitement libres de ce qu'ils écrivent ? Peuvent-ils (par exemple) aborder librement la question des rançons éventuelles ? Les ravisseurs ont-ils forcément tort de considérer a priori que les journalistes peuvent être aussi, parfois, fournir des renseignements aux autorites de leur pays d'origine ? Enfin, les otages journalistes sont-ils mieux traités médiatiquement que les humanitaires, ou les expatriés qui travaillent pour des entreprises ?

Autant de questions qui ne seront peut-être pas populaires au sein de notre corporation. Quatre journalistes ont néanmoins accepté de s'y prêter. Bertrand Boyer, président de la Société des Journalistes de France 3, Raphaëlle Bacqué, (Le Monde), membre du comité de soutien à Ghesquière et Taponier, Georges Malbrunot (Le Figaro), lui-même retenu en otage en Irak en 2005, et Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans Frontières.

L'émission est proposée par Daniel Schneidermann, animée par Guy Birenbaum, préparée par Dan Israel, et déco-réalisée par François Rose.