“Les fruits du hasard”
Faisant preuve d’une modestie rare, Francis Kauffmann rechigne habituellement à montrer ses photographies. Jusqu’à aujourd’hui, je ne connaissais de lui qu’un seul cliché pris à Marrakech. Sur le petit tirage qu’il m’a gentiment offert, un mystérieux personnage tourne le dos à l’objectif. On ne voit que ses mains qui se touchent dans son dos et c’est déjà le début d’une histoire. Cette image m’a immédiatement donné envie d’en voir d’autres, mais Francis s’est débrouillé pour esquiver toutes mes sollicitations.
Grâce à Alec Boillot et Alex Weisbeck qui ont réussi, je ne sais comment, à le convaincre d’exposer pour La Vitrine, je découvre enfin d’autres images de Francis. Tout ce qui le rend si attachant transparaît dans ces images à la fois documentaires et poétiques. Lui affirme qu’il n’y a aucune préméditation dans son travail, que ses clichés ne sont que le fruit du hasard.Comme Bernard Plossu, un autre grand marcheur dont il connaît parfaitement le travail, Francis n’aime pas s’attarder trop longtemps pour faire un cadrage. Il préfère photographier à la volée les paysages qu’il traverse, notamment au Maroc ...
Philippe Schweyer