Alexis :Les politiques brésiliens et les valeurs chrétiennes

2010-11-17 84

Les politiques brésiliens dansent la samba avec les valeurs chrétiennes : ça se frotte et ce n’est pas du propre ! – Qui succédera au Président Lula ? En raison du succès de sa politique économique contre la pauvreté et de sa popularité, sa dauphine, Dilma Rousseff, était presque donnée pour gagnante. « Presque », car des questions religieuses se sont introduites dans le débat politique, introduction orchestrée par les chrétiens eux-mêmes, permettant à son adversaire de gagner des points en se découvrant soudainement une ferveur religieuse. Le Brésil est un Etat laïc depuis 1891 – quatorze ans avant la France – et pourtant, les religieux bafouent la distinction « public » / « privé », fondatrice de la démocratie, par opposition au totalitarisme (cf. A. Arendt). Car en effet, en faisant pression sur le pouvoir pour imposer des vues confessionnelles sur des questions d’ordre privé (par exemple, sur l’homosexualité), c’est tout simplement l’esprit de la laïcité, nécessaire à toute société multiculturelle, qui est anéanti. D’autre part, en se convertissant à une morale conservatrice et au libéralisme économique, les chrétiens ont délaissé leur théologie de la libération, c’est-à-dire le christianisme social – c’est un pléonasme. Or – faut-il le rappeler ? – le christianisme est fondamentalement socialiste, toute l’éthique chrétienne est centrée sur l’amour de son prochain, sur le fait de lui porter assistance, de lui donner à manger, avant même de chercher à le « moraliser », et plus encore à lui imposer ses propres convictions par la force (ici, en l’occurrence, politique).

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