Tomates et insurrection, d@ns le texte

2010-11-09 15

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C'est un court texte, qui traite de la culture des tomates. Et de Blanqui. Et de Michelle Alliot-Marie. Et de l'insurrection. Bref, c'est un OVNI littéraire, qu'a publié Nathalie Quintane, sous le titre "Tomates", chez POL. Un texte sans plan pré-défini, écrit en quelques semaines, qui avance selon sa propre énergie, un peu erratique, mais toujours inspirée. Cet OVNI a tapé dans l'oeil d'Hubert Artus, qui ne connaissait pas Quintane auparavant. Cela devait donc finir par une émission, qu'anime pour la première fois Hubert (mais que les fans de Judith se rassurent, ils la retrouveront très bientôt).

Quintane revendiquant, dans son texte, l'influence exercée sur elle par les livres des éditions La Fabrique (et en particulier L'insurrection qui vient, sujet d'une précédente émission), il nous a paru logique d'inviter avec elle Eric Hazan, patron desdites éditions. Dans leur échange, il est question du rôle des textes dans le déclenchement des insurrections. A un moment, Hazan dit en substance : "ce livre n'est pas politique parce qu'il parle de politique, mais en raison de la manière dont il est construit". Et Hubert développe, quelques minutes plus tard : alors que nous sommes submergés par l'abus des narrations industrielles (avalanche des romans, storytelling, articles de presse), et si un mode de subversion consistait à renoncer radicalement à la narration ? On frôle ici une des raisons de la séduction buissonnière de "Tomates".

Et L'insurrection, la vraie ? Hazan et Quintane tombent d'accord sur un point : elle n'aura lieu que si les jeunes des quartiers pauvres rejoignent ceux des lycées. Quintane est sceptique. Hazan s'efforce d'y croire, rappelant que Benjamin, un de ceux de Tarnac, et "Maka" de Villiers le Bel, avaient ouvert un blog ensemble. DS.

L'émission est proposée par Daniel Schneidermann, animée par Hubert Artus et réalisée par François Rose.

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