Un homme qui crie évoque avec une justesse sensible et touchante deux sujets bien distincts. Le premier est un film rouge puisqu'il s'agit de la guerre civile qui frappe toujours le Tchad et plonge le pays dans le chaos. Ce conflit sert de peinture au film, symbole de la violence plutôt suggéré, aussi bien par les bruits (les communiqués de radio, ressemblant fortement à une propagande visant le bourrage de crâne qui mentirait à son peuple) que par les faits (le père qui cède son fils pour l'effort de guerre). Puis le deuxième sujet est celui de la relation entre le père et son fils. La première scène où le gamin (Abdel) bat son père (Adam) à l'apnée est un symbole de l'échec de ce père qui va se voir supplanté par ce dernier pour le poste de maître-nageur, celui qu'il a toujours réussi à garder.