La journée perdue de Marceline Desbordes-Valmore

2010-07-28 101

Me voici... je respire à peine !
Une feuille m’intimidait ;
Le bruit du ruisseau m’alarmait ;
Je te vois !... je n’ai plus d’haleine !
Attends... je croyais aujourd’hui

Ne pouvoir respirer auprès de ce que j’aime.
Je me sentais mourir, en ce tourment extrême,
De ta peine et de mon ennui.

Quoi! je cherche ta main, et tu n’oses sourire?
Ton regard me pénètre et semble m’accuser?
Je te pardonne, ingrat, tout ce qu’il semble dire ;
Mais laisse-moi du moins le temps de m’excuser.

J’ai vu mes moissonneurs réunis sous l’ombrage
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