André Saint-Prix est né au François, commune du littoral atlantique de la Martinique, berceau de la haute taille (appelée quadrille à la Guadeloupe) Nourri de tradition populaire, d'humour et de cocasserie, de l'humeur railleuse du carnaval, des ambiances joyeuses des bals, des mariages... et des fêtes dominicales, il rencontre le chouval bwa, manège de chevaux de bois actionné à force d'homme et au cœur duquel jouait l'orchestre qui imposait sa cadence enlevée. « Je peux dire que je risquais n'importe quelle raclée pour aller pousser le manège et jouer du tambour quand j'étais môme »
Dédé. A 7 ans, il pratique la mizik bonm en tapant sur des instruments de récupération. Les borates en fer blanc ayant contenu du beurre ou du lait (bonm-bè ou bien boom lèt') ainsi que sa voix résonnaient sur des rythmes du damier, de la haute taille et du chouval bwa.µ
A la fin des années 70 (il est alors instituteur), il décide de réhabiliter ce dernier en tant que patrimoine musical pour fendre corps et âme à l'identité martiniquaise qui, accablée d'inhibition culturelle, préfère notamment donner la primeur au gwo ka guadeloupéen. Il forme le groupe Pakatak (de l'onomatopée du langage du ti bwa, tak... pitak..pakatak !) comme le veut la tradition : la flûte en bambou (toutoun' banbou), le gros tambour (le dé bonda, formé de 2 peaux frappées par 2 baguettes, tambour souvent remplacé par celui à l peau) et d'autres percussions comme le cha-cha... (bombe cylindrique dans laquelle on met des graines de réglis' ou de toloman).
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