François Bayrou a pris la parole après la réunion du comité interministériel de contrôle de l'immigration.
"La question de l'asile est aujourd'hui assez largement dévoyée, utilisée, comme un moyen de franchir les frontières", estime François Bayrou. "Nous avons toute une réflexion à conduire sur ce que l'asile doit représenter", juge le Premier ministre, pour qui "la France est un pays dont la tradition est l'asile (...) à condition que cette démarche ne soit pas dévoyée de ses véritables finalités".
La "force frontière" pour lutter contre l'immigration illégale, "déployée à titre expérimental notamment" à la frontière France-Italie, "sera généralisée à l'ensemble des frontières de l'Hexagone", annonce François Bayrou.
Ce dispositif "regroupe la gendarmerie, la police, les douanes, et permet de faire appel à des réservistes et la force Sentinelle lorsqu'il le faut pour que nos frontières soient mieux surveillées", détaille François Bayrou.
La situation "sur les OQTF est inacceptable", a-t-il fustigé.
Concernant l'immigration illégale à Mayotte, François Bayrou rappelle que les quatre radars pour détecter les embarcations des trafiquants avaient été détruits par le cyclone Chido. Ils ont été remplacés par cinq radars "de remplacement" aux performances moindres, mais seront changés "d'ici au mois de juin [pour] des radars nouveaux et une surveillance par satellite".
"Le gouvernement français sera à l'initiative pour faire évoluer notre coopération migratoire avec le Royaume-Uni", annonce François Bayrou. "Un accord pilote sur l'immigration va être exploré avec nos partenaires avant de participer activement aux discussions pour un accord global" entre le Royaume-Uni et l'UE, assure le Premier ministre.
Les accords régissant les flux migratoires entre la France et l'Algérie "ne sont pas respectés", accuse François Bayrou. "Ces accords donnent des avantages considérables aux ressortissants algériens", affirme le Premier ministre.
"J'ai demandé un audit interministériel de notre politique de délivrance de visas" hier soir, a également annoncé François Bayrou.
"La France va demander au gouvernement algérien que soit réexaminée la totalité des accords" en matière d'immigration "et la manière dont ces accords sont exécutés", affirme François Bayrou.
François Bayrou indique également donner "un mois, six semaines" pour réexaminer ces accords. "Pendant ce temps va être présenté au gouvernement algérien une liste d'urgence" de personnes "particulièrement sensibles" que l'Etat souhaite expulser. Le Premier ministre assure que si cette demande de la France n'est pas entendue, "les avantages particuliers" accordés à l'Algérie pourront être remis en cause, ainsi que les accords eux-mêmes.