La nouvelle, annoncée aux partenaires sociaux en CSE extraordinaire ce mardi 21 janvier après-midi, a eu l'effet d'une bombe. La direction des Galeries Lafayette prévoit la fermeture de leurs deux magasins marseillais, en raison de pertes financières persistantes, d'ici la fin de l'année, et s'engage à mettre en place des mesures d'accompagnement pour les 145 employés concernés, en leur proposant un plan de mobilité, quand cela est possible.
D'abord, les Nouvelles Galeries situées sur La Canebière, parties en fumée en 1938, puis Les Deux frères, et plus récemment les Nouvelles Galeries revisitées, installées dans le quartier Belsunce (1er) au début des années 70 pour devenir les Galeries Lafayette en 1991, ou encore l'ancien bâtiment des Dames de France, enseigne bien connue des Marseillais, transformé pour accueillir les Galeries Lafayette et transférées boulevard Michelet, sur le Prado (8e) en 2018... La cité phocéenne en aurait-elle fini avec la présence des grands magasins en centre-ville ? L'annonce par la direction des Galeries Lafayette (propriété à 100 % de Motier, la société mère qui chapeaute l'ensemble des actifs de la famille Moulin) du projet de fermeture des enseignes du Centre Bourse et du Prado, en CSE extraordinaire ce mardi 21 janvier après-midi, peut le laisser entendre.
Avec 19 magasins en nom propre (deux à Paris, boulevard Haussmann et sur les Champs-Elysées, qui marchent plutôt bien et 17 en province), 8 000 collaborateurs, un chiffre de 3,4 milliards d'euros, en hausse, tout comme le panier moyen en augmentation, le groupe les Galeries Lafayette a fait le choix de se séparer de ses deux grands magasins marseillais, en perte de vitesse depuis quelques années, afin de se recentrer sur une offre plus premium.
Deux magasins aux problématiques différentes
"C'est une décision qui a été mûrement réfléchie, vous pouvez l'imaginer, assure Alexandre Liot, directeur des opérations des Galeries Lafayette. Nous sommes présents sur le Centre Bourse depuis les années 90 et cela rend encore plus difficile cette annonce, motivée par deux éléments principaux. À savoir l'évolution défavorable du commerce à Marseille ces dernières années et la modification des flux de clientèle, notamment depuis l'ouverture des Terrasses du Port en 2014." Et d'ajouter : "Nous enregistrons 10 millions d'euros de pertes chaque année sur les deux sites, alors que nous avons investi 30 millions d'euros depuis dix ans pour redynamiser l'activité, mais malheureusement ces investissements consentis ne suffisent pas pour inverser la tendance."