On parle ici d’un nombre global d’actifs, à l’échelle nationale, dépassant probablement les trois millions. Dans la seule ville de Douala. Dit ainsi, aujourd’hui, le problème qu’ils soulèvent est devenu à ce point aigu que, au comble de la confusion institutionnelle, toutes les administrations publiques y mettent les pieds, sans pour autant qu’aucune d’entre-elles ne possède de clé quant à leur mise en discipline. Il y a va ainsi des Mairies, du Ministère des Transports, du Commerce et plus récemment, de l’inévitable Administration territoriale.
Mais en retrait de toute cette bataille, le Ministère des Finances qui devrait pourtant être le premier à s’y intéresser, de par les revenus importants que brassent ces hors-la-loi, qui captent en moyenne 10 000 F. CFA par jour pour chacun d’entre-eux. Soit 30 millions quotidiennement pour l’ensemble qu’ils sont. A cette échelle, près d’un milliard par mois, soit 12 milliards par an. Le tout, non-prélevé par quelque Impôts.
Il y a donc lieu de se demander pour qui et dans quel but le Ministre des Finances parle régulièrement d’élargissement de l’assiette fiscale, lorsque pendent à son nez de telles béances dans la collecte de ressources publiques. Impossible de ne pas lire dans ce renoncement, l’évidente faiblesse de cet Etat désorganisé, sans cap et excessivement soucieux de préserver cette rente politique et électorale que l’on mobilise à tous les vents, mais qui possède aussi – et tout le monde le sait – un potentiel de retournement et d’insurrection particulièrement élevé.
