En Syrie, les méthodes du régime de Bachar al-Assad révélées par les rebelles

2025-01-11 1

Les rebelles, désormais aux commandes, découvrent une multitude de documents restés intacts après le départ du régime de Bachar al-Assad. Ces archives révèlent l'existence de nombreux collabos qui ont œuvré dans l'ombre pendant des années.

## Les souvenirs d’un combattant
Mamdouh, un rebelle armé, se souvient des combats acharnés à Soueida. "Le régime a opposé une forte résistance, se remémore-t-il. Nous avons combattu pendant environ six heures." Il indique un bâtiment, celui des services de renseignement, où il a découvert un sous-sol rempli de cellules en mauvais état et de pièces encombrées de documents administratifs.

## Découverte troublante
Ce qu'il consulte sont les communications internes du régime. Un des documents, qu’il tient, préconise une augmentation des salaires militaires pour tenter d’éviter qu’ils n’adhèrent aux manifestations locales. Avec les autres rebelles, Mamdouh identifie un registre contenant les noms de civils qui possédaient des cartes leur permettant de passer les points de contrôle sans contrôle.

## Révélations sur l'étendue du contrôle
Mamdouh réalise que ces noms appartiennent à des informateurs, et il retrouve aussi des dossiers remplis de retranscriptions d’écoutes téléphoniques. Certaines pages révèlent des enquêtes sur des habitants de la ville, y compris le dossier d'une jeune femme considérée suspicieuse simplement pour avoir pratiqué le yoga.

## La fête et les responsabilités qui en découlent
À proximité, sur la place el Karame, une célébration attire les habitants. Sawsan évoque la présence omniprésente du régime : "Nous avions des collègues qui rapportaient sur d’autres. C’est pourquoi on disait : 'Les murs ont des oreilles.'" Elle exprime sa joie, "Nous avons finalement réussi, il est tombé", tout en soulignant les responsabilités qui pèsent désormais sur leurs épaules.

Le fait de retrouver et d'examiner ces documents est un défi colossal. Rien qu’à Soueida, les archives de renseignement s’élèvent à des millions de pages, certaines datant des années 1960. Le régime avait tenté de détruire les preuves en brûlant les archives dans de nombreux lieux.