En Autriche, les discussions visant à établir un gouvernement entre l'extrême droite (FPÖ) et les conservateurs débutent ce vendredi 10 janvier. Suite aux élections législatives de septembre dernier, l'extrême droite parvient à une position de force, et si ces pourparlers réussissent, elle pourrait parvenir à la chancellerie pour la première fois. Cette perspective suscite de vives inquiétudes, illustrées par la présence de 25 000 à 50 000 manifestants devant la chancellerie à Vienne jeudi dernier.
## Une nuit de mécontentement
Alors que des milliers d'Autrichiens brandissent la lumière de leurs téléphones pour exprimer leur désaccord, les cris de protestation contre l'extrême droite se font entendre. Veronika, une jeune retraitée, souligne la dangereuse banalisation de l'extrémisme de droite en Autriche : « Je trouve très inquiétant de constater que l’extrémisme est désormais accepté au centre de notre société. Les gens s'y habituent trop rapidement, sans aucune honte. »
## Inquiétudes concernant la démocratie
Parmi les manifestants, Veronika exprime une profonde anxiété concernant l’avenir de la démocratie en Autriche, redoutant une évolution semblable à celle de la Hongrie. Bien que l'extrême droite ait déjà été intégrée dans des gouvernements par le passé, jamais en tant que partenaire dominant. La situation actuelle est différente et inquiète particulièrement Ines, une étudiante, qui affirme que « de nombreuses libertés individuelles sont en danger, en particulier pour les personnes LGBTQ, les immigrés, les femmes et les groupes sociaux défavorisés. »
## Le discours alarmant d'Herbert Kickl
Un autre sujet de préoccupation pour les manifestants est le discours radical de Herbert Kickl, le chef du FPÖ, qui pourrait bientôt tenir la chancellerie. Felix, un des manifestants, souligne des déclarations inquiétantes de Kickl concernant la gestion des réfugiés, évoquant des méthodes jugées déplorables : « Ses paroles révèlent un potentiel dangereux et prêt à provoquer des tensions. »
Les Autrichiens se disent déterminés à continuer les manifestations dans les jours à venir afin de faire pression pour prévenir une alliance gouvernementale entre les conservateurs et l'extrême droite.