Les informations sont-elles exactes ? Un séisme puissant dans la région himalayenne du Tibet, au sud-ouest de la Chine, a entraîné la mort d’au moins 126 personnes et l’écroulement de nombreux bâtiments, des secousses ressenties jusqu’au Népal voisin.
## Une situation préoccupante
Des vidéos diffusées par CCTV, la télévision publique chinoise, montrent des maisons aux murs éventrés et aux toits effondrés, avec des décombres éparpillés sur le sol. "Un total de 126 morts et 188 blessés a été confirmé à 19H00 (11H00 GMT) mardi", a annoncé l'agence officielle. Le séisme, dont la magnitude a été estimée à 6,8 par l'agence nationale chinoise des séismes et à 7,1 par l'institut américain d'études géologiques, a frappé une région qui pourrait cacher des pertes bien plus lourdes que les chiffres communiqués par les autorités, ce que craint la diaspora tibétaine à travers le monde.
## Zones de flou
Au-delà de la tragédie du tremblement de terre, la propagande mise en place par le régime chinois, qui contrôle le Tibet depuis 1950, complique la situation. Les premiers témoignages font état d’une réalité qui pourrait être bien plus alarmante que ce que les responsables reconnaissent. L'épicentre se trouve dans une zone montagneuse reculée, environ 370 km au sud-ouest de la capitale régionale, Lhassa. Bien que la région de Tingri soit peu peuplée avec 62 000 habitants recensés, elle est constituée principalement de petits villages, bâtis avec des matériaux fragiles, susceptibles de s’effondrer sous la force des secousses. Environ 3 600 édifices se sont effondrés et plus de 30 000 personnes ont déjà dû trouver un nouveau logement, selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle, qui précise que les efforts pour retrouver les personnes encore piégées se poursuivent.
## Communications et aide entravées
Un autre souci majeur pour la diaspora tibétaine concerne la coupure des réseaux de communication. Les rares images, souvent obtenues clandestinement, montrent des victimes couvertes par des draps ainsi que des résidents désemparés, se recueillant autour de moulins à prières.
Enfin, des complications supplémentaires se posent aux Tibétains exilés, notamment l’impossibilité d’apporter une aide. Les personnes dans le Tibet qui reçoivent de l'argent en provenance de l'étranger sont aussitôt soupçonnées de soutenir ce que les autorités chinoises qualifient de séparatistes. Sur place, plus de 12 000 secouristes, dont des pompiers, des militaires, des policiers et des sauveteurs, s'activent dans des conditions difficiles, affrontant le froid et l'altitude pour sauver des vies. Néanmoins, les vérifications sont impossibles à ce stade, car l'accès à la région est soigneusement contrôlé pour les médias étrangers.