Les organismes chargés de récolter les vêtements usagés se voient confrontés à une augmentation des articles de qualité inférieure, tandis que les pièces plus haut de gamme finissent de plus en plus sur des sites de revente.
## Une collecte en nette dégradation
Un grand panneau de bois dans une ressourcerie de Montreuil indique fièrement que 5 612 kg de textiles ont été collectés récemment. En effet, cette ressourcerie compte le textile parmi ses principales catégories de collecte, représentant environ 30% de l'ensemble. En 2024, 65 tonnes de vêtements, chaussures et articles connexes ont été rassemblées, soulignant la place prépondérante de cette catégorie. Les vêtements issus de la fast-fashion, avec leurs offres à bas prix, sont régulièrement mentionnés par les bénévoles, qui constatent leur présence accrue dans le flux de dons.
## La problématique des vêtements de mauvaise qualité
Les produits de mode rapide, qui changent aussi rapidement que les saisons, posent un problème notable en termes de qualité. Selon Véronique Deck, spécialiste en recyclage, ces habits sont souvent fabriqués à partir de matériaux dérivés du pétrole, ce qui contribue à leur faible durabilité et à leur piètre qualité générale. Les vêtements, bien que souvent peu portés à l'arrivée, sont jugés jetables en raison de leur coût dérisoire.
## Une tendance inquiétante
Un rapport parlementaire récent constate que les vêtements sont de moins en moins portés et plus rapidement mis au rebut. Actuellement, un tiers seulement des vêtements en fin de vie sont jugés usés ou détériorés. L'"obsolescence émotionnelle" est également mise en avant pour expliquer cette situation.
## Surchargés par la quantité
La hausse du volume de textiles en circulation est une autre préoccupation. Entre 2013 et 2023, il y a eu une augmentation de 30 % des vêtements mis sur le marché en France, entraînant des répercussions désastreuses pour l'environnement. L'industrie textile représente à elle seule 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et contribue à la pollution des océans par les microplastiques. Chaque pièce de vêtement a un impact carbone significatif, et la situation se complique avec l'accumulation de déchets textiles.
## Les défis du tri et de la réutilisation
Face à cette réalité, les ressourceries comme La Collecterie doivent intensifier leur travail de tri pour maximiser la réutilisation des textiles. En moyenne, seulement deux vêtements sur dix sont gardés pour la vente, le reste étant redistribué ou recyclé. Les défis logistiques associés à cette opération nécessitent également des ajustements fréquents.
## L'écrémage des dons
Une autre difficulté émerge avec la montée des plateformes de revente. Les dons de vêtements de qualité, c'est-à-dire les "perles rares", se raréfient au profit des sites comme Vinted ou Leboncoin. Cela impacte directement le modèle économique