LE GOUVERNEMENT SE BOUCHE LES OREILLES SUR LA CORRUPTION

2025-01-06 2

Prompts à se déplacer pour faire chorus dans toutes sortes d’événements folkloriques, comme ici à la cérémonie de présentation des vœux au Ministre des Marchés publics, en janvier dernier ou encore, plus récemment, lors de la solennité portant au lancement des travaux de la seconde phase de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala, il n’y a finalement rien d’étonnant à ce que l’on n’y ait vu pour seule figure ministérielle que celle de Jean-de-Dieu MOMO, Ministre délégué à la Justice, assis comme un saltimbanque sur les rangs des invités, lors de la présentation du rapport officiel de la CONAC, le 26 septembre dernier au Palais des congrès de Yaoundé. Manifestation abandonnée et donc, ridiculisée, par ceux-là mêmes censés en dresser l’importance. Pour le dire clairement, les Ministres de Paul BIYA, ça préfère parler de corruption au loin – du moins, là où personne ne les écoute…
Aussi est-il finalement logique si l’on s’en tient tragiquement aux logiques de l’ensemble, qu’aucun des Ministères mis à l’index au cours des derniers mois et explicitement cités dans ce rapport, pour des actes grossiers de corruption ayant entraîné condamnation par la Justice, n’aient daigné se déplacer.
L’on ne peut alors que s’étonner, voire s’amuser, de l’immense comédie du Président de la CONAC qui prend plaisir à parcourir les tribunes – comme ici, en mars dernier à l’Assemblée nationale – et s’asseoir auprès du Ministre de la Justice, pour – chacun à son tour – dire des choses qu’aucun des deux ne prend au sérieux.
Extraits : MASSI GAMS + Laurent ESSO
Lequel Ministre de la Justice, censé mettre en œuvre l’action publique sur le champ de la lutte anti-corruption, qui ne se montre donc pas si pressé de venir faire siège ici, en ce lieu où se dit-il, rien d’important autre que la mise en scène des cosmétiques n’a lieu. Le Gouvernement, dont plusieurs membres au rang desquels ceux en charge de la Santé publique et de l’Administration territoriale ont été explicitement cités dans des rapports de la Chambre des comptes, pour des affaires de corruption et de détournement de fonds publics, restées depuis lors, sans réaction de la part de la Justice.