INFOGRAPHIE Dans le cadre du procès concernant les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, treize individus seront jugés à partir de lundi. Ce procès, qui s'étendra sur trois mois, mettra en lumière non seulement les prévenus, mais aussi les figures marquantes qui entourent ce scandale d'État.
## Un ancien président et un dictateur controversé
Nicolas Sarkozy, qui clame son innocence, se trouve au cœur de cette affaire. Il est jugé en lien avec des accusations de corruption passive, de financement illégal de sa campagne de 2007, ainsi que d'association de malfaiteurs. Les juges estiment qu'il a établi un accord corruptif avec le défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi, en échange de promesses financières et d'autres avantages. Selon des documents officiels, Kadhafi aurait accordé 50 millions d'euros pour soutenir la campagne de Sarkozy, en contrepartie de concessions diplomatiques et économiques.
## Des proches dans la tourmente
Le procès implique également plusieurs anciens collaborateurs de Sarkozy. Claude Guéant, ancien directeur de cabinet et ministre de l'Intérieur, est l'un des personnages clés. Soupçonné d'avoir géré des transferts de fonds entre la Libye et la France, il est accusé d'avoir aussi enrichi ses propres intérêts. D'autres individus, comme Brice Hortefeux, ancien ministre et trésorier de la campagne de 2007, et Éric Woerth, ex-trésorier, se retrouvent également sur le banc des accusés, tous soupçonnés d'avoir contribué à un système de financement illégal.
## Les dignitaires libyens absents
Trois haut dignitaires libyens sont en lien avec cette affaire mais seront absents lors du procès. Parmi eux, Bachir Saleh, ancien conseiller de Kadhafi, a été visé par un mandat d'arrêt et sera jugé par défaut. Saleh est suspecté d'avoir joué un rôle central dans le financement illégal. Abdallah Senoussi, l'ancien chef des renseignements militaires, est également cité dans l'affaire sans être formellement poursuivi, car il est actuellement emprisonné à Tripoli pour d'autres délits.
## Les intermédiaires de l'ombre
Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri, deux hommes d'affaires au passé trouble, se distinguent comme des intermédiaires cruciaux dans cette affaire. Tandis que Takieddine a d'abord révélé des détails sur le financement libyen, il a ensuite changé sa version des faits, impliquant ainsi Sarkozy et son entourage dans une série d'accusations. Parallèlement, Djouhri, lié à des réseaux d'influence, est soupçonné d'avoir orchestré des transactions financières non officielles qui pourraient avoir profité à des personnages influents sans forcément soutenir directement la campagne de Sarkozy.