Les ventes de voitures neuves en France ont baissé de 3,2% par rapport à l'année précédente. Les experts estiment que l'industrie automobile se trouve dans une situation critique.
## Une année 2024 compliquée pour le secteur
Le marché automobile français connaît une baisse marquée, selon les données publiées par la Plateforme automobile. Avec 1 718 416 véhicules immatriculés en 2024 contre 1 774 729 en 2023, cette année est qualifiée de "contraste" entre un premier semestre prometteur et un second moitié beaucoup moins favorable en raison d'incertitudes politiques et économiques. De plus, les ventes sont en forte diminution de 22% par rapport à 2019, période précédant la pandémie de Covid-19.
Les ventes de voitures électriques ont également chuté de 2,4%, alors que les véhicules thermiques ont vu leur nombre de ventes diminuer de façon similaire. En revanche, les SUV, souvent critiqués pour leur impact environnemental, continuent de bien se vendre, tandis que les voitures hybrides enregistrent une hausse significative de leurs ventes.
## Répercussions sur l'emploi dans le secteur
Les mauvaises nouvelles pour le marché sont également synonyme de difficultés pour les employés du secteur automobile. Si la tendance de ventes se maintient, les prévisions estiment un déficit de 400 000 à 500 000 véhicules en France pour 2024, ce qui pourrait mener à une accélération des restructurations. Plusieurs sous-traitants se retrouvent à l'heure des plans sociaux en raison de la transition vers des véhicules électriques, qui nécessitent moins de main-d'œuvre.
Des grands noms comme Michelin et Valeo annoncent des réductions d'effectifs avec des fermetures d'usines, tandis qu'à l'échelle européenne, des entreprises comme Ford et Volkswagen prévoient des coupes drastiques de postes pour améliorer leur compétitivité.
## Les défis de la transition vers l'électrique
La pleine adoption des véhicules électriques est entravée par des prix encore élevés pour les consommateurs. Une récente étude indique que l'écart de prix entre les modèles thermiques et électriques peut atteindre 10 000 euros. D'autre part, la réduction des aides gouvernementales, comme le bonus écologique, pourrait dissuader potentiellement les acheteurs dans un marché déjà difficile. En effet, de nombreux acheteurs affirment que sans aides, ils abandonneraient leur projet d'achat de véhicules électriques.
Alors que les constructeurs doivent respecter des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, avec une exigence que 22% des voitures vendues soient électriques en 2024, la situation semble de plus en plus complexe. En parallèle, l'Europe s'apprête à introduire des mesures pour protéger son industrie contre la concurrence croissante de la Chine, avec des surtaxes sur les véhicules électriques importés.