La célèbre expression "dégraisser le mammouth" était de son cru. Claude Allègre, ex-ministre de l'Éducation nationale, est mort à Paris à l'âge de 87 ans, a annoncé sa famille le 4 janvier. Il avait été un membre influent du Parti socialiste et avait occupé ses fonctions à la rue de Grenelle pendant deux ans et demi, de 1997 à 2000, au sein du gouvernement de Lionel Jospin, dont il était un proche collaborateur.
## Un ministre controversé
En tant que ministre de l'Éducation nationale, Allègre avait suscité la controverse en 1997 avec son objectif de "dégraisser le mammouth". "Il est crucial de réduire la bureaucratie au sein d'une administration qui emploie plus d'un million de personnes au total", avait-il déclaré. Formé en géochimie, Claude Allègre avait reçu en 1994 la médaille d'or du CNRS et avait été élu membre de l'Académie des sciences l'année suivante.
## Hommage du Premier ministre
Sur les réseaux sociaux, François Bayrou, le Premier ministre actuel, a rendu hommage à Claude Allègre en saluant son "esprit original" et son statut de "grand scientifique". Il a également souligné que "le courage était sa marque".
## Une figure du climatoscepticisme
Anciennement membre du PS, Claude Allègre s'éloigna progressivement de la gauche pour embrasser le camp de Nicolas Sarkozy et de la droite en 2007. Ces dernières années, il était surtout connu pour ses opinions controversées sur le changement climatique. Il avait vigoureusement déclaré que le deuxième rapport du GIEC, l'organe international sur l'évolution du climat, était une "fausse alerte".
Bien qu'il reconnaissait une augmentation de la température moyenne de la planète, Allègre remettait en question son origine humaine. Suite à ses critiques, plus de 600 climatologues avaient exprimé leur mécontentement en 2010, dénonçant ses "dénigrements" et "accusations mensongères". Cependant, Allègre n'a jamais reconnu ses erreurs dans ce débat.
