Grève des femmes de chambre à Marseille : pour des conditions de travail dignes et un vrai 13e mois

2025-01-03 1

Un mouvement de grève a eu lieu jeudi 2 janvier à Marseille, impliquant de nombreuses femmes de chambre d'hôtels, principalement de la chaîne Adagio, qui expriment leur ras-le-bol face à des conditions de travail jugées inacceptables. Elles réclament non seulement un vrai 13e mois, mais aussi une prime liée aux Jeux Olympiques. Ces femmes ont marqué leur revendication par une manifestation qui a débuté au Vieux-Port, se dirigeant à travers le centre-ville et passant devant divers hôtels.

## Conditions de travail difficiles

Les grévistes sont majoritairement salariées de sociétés de sous-traitance comme Primium et Acqua, qui sont responsables du nettoyage dans les appart'hôtels Adagio. Selon leur représentant syndical, les femmes de chambre dénoncent des conditions de travail précaires, notamment en ce qui concerne les déplacements excessifs et les missions multiples qui entraînent un désordre dans leurs plannings. Pour Maria, une femme de chambre de 52 ans, la situation est devenue insupportable : "C'est trop dur pour nous, surtout quand on doit se déplacer sans notre matériel, parfois il n’y a même pas de chariot disponible," témoigne-t-elle.

## Un manque de ressources et de personnel

Safia, gouvernante, souligne quant à elle la nécessité de jongler constamment entre différents lieux de travail, aggravée par un déficit de personnel. Elle indique que le secteur du tourisme a notablement changé depuis la pandémie, avec une accumulation de tâches sans augmentation des moyens humains. "On est censé être en période creuse, mais il y a trop de chambres à gérer et peu de remplaçants," déplore-t-elle, témoignant d'une charge de travail accrue pour les femmes de chambre, souvent contraintes de se déplacer.

## Revendications salariales

En plus de ces problématiques, les femmes de chambre marseillaises exigent un "vrai 13e mois". Actuellement, beaucoup d'entre elles ne reçoivent qu'environ 60 % de ce montant, les 40 % restants étant conditionnels à des évaluations de qualité, ce qui les préoccupe au quotidien. Gaëlle Barbero, juriste et défenseure syndicale, souligne les incohérences de ce système, indiquant que les notes dépendent de facteurs extérieurs échappant au contrôle des employées.

## Prime pour les JO : une injustice notée

Enfin, les femmes de chambre demandent également une prime de 150 euros liée aux Jeux Olympiques, laquelle a été attribuée à certains employés d'hôtels, mais pas à elles. Safia témoigne de leur manque d'autorisation pour prendre des congés pendant l'été, ce qui illustre encore davantage l'inégalité au sein de leur condition de travail.