Urgences : le syndicat SAMU-Urgences de France réclame l'application des solutions déjà élaborées et financées

2025-01-03 0

"À chaque changement de ministre, un nouveau rapport est rangé dans un tiroir, alors qu’on connaît les actions à entreprendre", déclare avec exaspération Agnès Ricard-Hibon, porte-parole de SAMU-Urgences de France.

## Exiger des actions concrètes

"Nous voulons voir les solutions travaillées et financées mises en pratique, et non abandonnées dans l'oubli," insiste Agnès Ricard-Hibon, médecin urgentiste à l’hôpital de Pontoise, lors d'une interview diffusée le 3 janvier sur franceinfo. Cette déclaration intervient alors que le nouveau gouvernement de François Bayrou tient son premier Conseil des ministres. Elle soulève également la question de savoir si le secteur hospitalier reçoit vraiment l'attention qu'il mérite, déplorant le turnover de dix ministres en moins de six ans qui complique la réalisation d’initiatives concrètes.

## Un enjeu crucial : le manque de lits

"Le problème principal reste celui du nombre insuffisant de lits d'hospitalisation," souligne Agnès Ricard-Hibon. Elle interpelle : "Est-il acceptable que 30 patients passent la nuit sur un brancard dans un pays comme la France ?" En effet, elle rappelle que les patients restés sur un brancard présentent une mortalité aggravée de près de 40%. "C'est une des raisons pour lesquelles de nombreux soignants choisissent de quitter leur poste," regrette-t-elle. De nombreux services d’urgences, comme celui de l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges en Île-de-France, sont régulièrement en grève pour protester contre des conditions de travail précaires causées par le manque de ressources.

## Repenser l'organisation hospitalière

"Il suffit de réajuster la répartition entre les lits réservés aux admissions programmées et ceux pour les admissions urgentes," suggère la porte-parole. Cependant, elle précise que l’organisation de l’hospitalisation dépend non seulement des soignants mais aussi des directions hospitalières, des agences régionales de santé (ARS) et du ministère de la Santé.