TANT DE GASPILLAGES DANS L'EDUCATION ET FORMATION

2025-01-01 0

Les centaines de milliers de jeunes gens qui échouent chaque année dans des emplois sommaires, à l’exemple de ces conducteurs d’engins à deux-roues autrement appelés motos-taxis, déversés comme des essaims dans toutes les villes camerounaises, à l’exemple ici de Douala, portent le pouvoir camerounais à l’un des plus grands questionnements de son parcours, à savoir : que faire de la jeunesse qu’il forme et que son Président lui-même s’est retrouvé – au comble de l’embarras – obligé de féliciter pour son hardiesse à la lutte pour la survie ?
Un président obligé de se mirer à la réalité de chiffres qui détonnent. D’année en année, le pays se trouve à consacrer une part non négligeable de ses ressources à la formation d’une jeunesse dont une grande part se retrouve soit dans la rue, soit en sous-emploi chronique, soit tout simplement en exil. Situation d’autant plus tragique lorsque l’on prend la calculette pour mettre en somme l’ensemble des ressources publiques allouées à la formation et à l’encadrement de la jeunesse. Dans le budget 2024 en effet, un total de 979 milliards de F. CFA englobant les budgets affectés aux ministères des Enseignements secondaires, de l’Education de Base, de l’Enseignement supérieur, de la Jeunesse, de l’Emploi et de la formation professionnelle ainsi que de la Recherche scientifique et technique. Soit, en valeur relative, 14,5% de la richesse nationale.
Le défi est donc titanesque, dans un pays qui croit démographiquement de 3% par an en général et de 6% dans les villes, et dont plus de 75% de la population totale est âgée de moins de 30 ans. Un point critique où le bilan du pouvoir actuel sera difficile à défendre, de par cette béance qu’il laisse à ne pouvoir apporter de solutions à des jeunes qui, demain, ne se porteront qu’à la consommation, au divertissement, à l’exode ou à la criminalité.