La réplique d'un des bateaux de Magellan fait escale à Port-de-Bouc jusqu'au 12 janvier

2024-12-31 160

La caraque, arrivée jeudi des États-Unis, est accessible à la visite jusqu'au 12 janvier. Navire école et musée flottant, elle offre un beau panorama sur la navigation du XVIe siècle, tout en formant les marins aux manœuvres du passé.
Le 26 décembre, une drôle de manœuvre s'est déroulée dans les eaux de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Un navire semi-submersible arrivant des États-Unis a rempli ses ballasts pour immerger son pont et mettre à l'eau sa cargaison : la réplique d'une caraque espagnole du XVIe siècle. Et pas n'importe laquelle.

Navire école autant que musée flottant, la Nao Trinidad est l'exacte copie du navire à bord duquel Magellan a entrepris le premier tour du monde de l'histoire (lire ci-après). Gérée par la Fundación Nao Victoria (qui compte justement dans sa flotte la Victoria, réplique de la seule caraque du périple de Magellan ayant bouclé le tour du monde, ainsi qu'un galion du XVIIe siècle et une goélette du début du siècle dernier), la Trinidad fait escale à Port-de-Bouc.

La Fondation espagnole Nao Victoria fait voguer ses voiliers à travers le monde pour présenter l'art de la navigation ancienne au public -en s'appuyant sur de rigoureuses démarches historiques - autant que pour y initier les marins. De belles expériences pour eux, et de sacrés défis : "On visite beaucoup de lieux, on rencontre beaucoup de gens et beaucoup de problèmes, relate avec humour Pedro Alvarez, premier officier de la Trinidad. Sur ces bateaux, il faut un esprit vif et un corps agile." Déplacer sur les eaux ces 150 tonnes de bois, pourvues de trois hauts mâts, d'un fier beaupré et d'une immense voilure, ça ne coule pas de source.

Expériences de jeunes marins
Retour au 26 décembre. La Trinidad vient de s'amarrer face à l'ancienne Criée. José Torres, Leni Baez et Tony Sorrentino sont accoudés au bastingage. Ces trois Port-de-boucains ont 17, 18 ans, et sont inscrits au lycée de la mer de Sète. Ils viennent de participer à la traversée depuis Port-Saint-Louis et à la manœuvre dans le port en tant que matelots. "C'est notre première expérience sur un bateau de pirate !", s'amuse José. "On a mis plus d'une heure et demie de Port-Saint- Louis à Port-de-Bouc, ils ont eu un problème aux États-Unis, un des deux moteurs a lâché", relate Leni. Ce qui a permis aux matelots de faire le plein de sensations dignes de l'époque de la navigation à voile, et José s'en réjouit : "Un bateau nous est passé à côté, on a pris deux vagues, on le sent bien ! Ces bateaux, c'est fait pour s'adapter au vent, pour pencher avec."

Jade Gaubert est aussi élève du lycée de la mer de Sète, où elle prépare son brevet de capitaine. Elle n'en est pas à sa première expérience sur un bateau historique puisqu'elle a déjà œuvré sur le Pascual Flores, la goélette de la fondation Nao Victoria.