Doublement punis. Visés par deux arrêtés, l'un préfectoral et l'autre ministériel, les supporters de l'OM n'ont pas le droit de se déplacer dans le Forez, ce dimanche après-midi, pour vivre la magie de la coupe de France entre Saint-Étienne et le club olympien. Le parcage visiteurs de Geoffroy-Guichard sonnera donc creux. "Un risque réel et sérieux d'affrontement entre les supporters des deux clubs existe", souligne le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau dans l'arrêté publié vendredi.
Selon qui les déplacements des supporters de l'OM sont trop souvent source de troubles à l'ordre public, tout comme le comportement des fans stéphanois, "malgré la mise en œuvre de mesures d'encadrement des déplacements des supporters par le préfet de la Loire". Une nouvelle interdiction qui s'ajoute ainsi à celle qui concernait la 14e journée de Ligue 1, le 8 décembre dernier contre les Verts déjà, et les précédentes (à Lyon et à Nantes*).
Des sanctions que Roberto De Zerbi, ex-ultra de Brescia dans sa jeunesse, n'accepte pas. "L'absence des supporters nous embête, ça nous énerve, comme le fait d'avoir joué deux fois sans nos virages", pestait le technicien italien hier en conférence de presse. Un avis évidemment partagé par les supporters marseillais. Mais pas par le ministère de l'Intérieur. D'après M. Retailleau, les sanctions individuelles telles que les interdictions de stade administratives et judiciaires "sont sans effet sur la prévention des rixes et troubles graves à l'ordre public qui surviennent régulièrement en amont et en aval de la rencontre sur le trajet emprunté par les convois de bus (un car en réalité, ndlr) des supporters visiteurs et aux abords du stade, ce d'autant que leurs auteurs ne sont pas toujours identifiables".
Partant de ce principe, il considère donc que l'arrêté préfectoral et la mobilisation des forces de l'ordre "ne sauraient davantage suffire à prévenir ces risques".
Pablo Longoria, lui, s'est voulu plus cinglant encore que son coach lors de son bilan de mi-saison, mercredi, dans l'auditorium du Vélodrome. "Je tiens à remercier tout le monde car au Vélodrome on affiche la 6e affluence du top 5 européen. Ça fait plaisir en tant que dirigeant de voir le stade plein. C'est pour cela qu'on fait du football, a commencé le président dans une pirouette. Mais à l'extérieur, c'est comme avec l'arbitrage, je ne comprends pas. Beaucoup de décisions semblent aléatoires et je trouve cela surprenant.
Nous défendons la présence des supporters à chaque déplacement. à chaque interdiction, on conteste, on se bat. Le football est fait pour les supporters. Quand tu es à l'extérieur et que tes supporters sont absents, pour moi, c'est un échec de la société, du foot français, de l'organisation du match, un échec pour tout le monde, plus qu'une punition. En 2024, ce n'est pas normal de ne pas être capable d'organiser le déplacement des supporters. En Europe, tout le monde se déplace."