Généralement perdu au cœur de ce palais auquel n’accèdent généralement qu’un nombre limité de ses collaborateurs et parties prenantes, et réputé être devenu plus méditatif à mesure que lui file le temps sous les pieds, il est certain que le Président de la République Paul BIYA n’a aucune idée de quelque sorte sur la façon dont vivent et souffrent les populations qu’il dirige, au quotidien. Cas ici, à Touroua, une commune perdue du Département de la Bénoué, sur le chemin d’une centaine de kilomètres qui porte de Garoua, vers la frontière du Nigéria voisin.
Une vie d’épreuves et d’acrobaties, qui enlace les personnes qui y naissent, toute leur vie, les condamnant à des privations étouffantes et une pauvreté sans fin.
Dans ces prairies oubliées où la République semble avoir tourné le dos à ses natifs, se déroule pourtant une vie paisible faite d’élevage et de beaucoup d’agriculture, dont une partie prospère sur de grands marchés saisonniers, comme on peut le voir ici dans la localité de NGONG.
Un espace de rencontres dont la croissance est toutefois limitée par les énormes difficultés qu’éprouvent marchands et populations, à se mouvoir sur des routes qui ne valent d’être appelée ainsi que par abus de langage.
Comme on peut le voir, durant la saison des pluies, ce n’est surtout pas dans cette région qu’il faut venir rechercher une promenade.
Partout, des routes malmenées, des ponts brisés, des crevasses remplies d’eau boueuse et des véhicules qui parviennent toujours de façon chanceuse, à se tirer d’affaire.