C’est à l’intention de lutter avec vigueur contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme que le Gouvernement du Cameroun, à travers son Minières en charge des Finances, a décidé de hausser le ton en organisant, au cours des derniers mois, une série de séminaires tournants, comme ici en ce début du mois d’octobre à Yaoundé dans la salle des conférences de l’Ecole nationale d’Administration et de Magistrature, et prochainement dans les villes de Douala, Bafoussam, Limbé et Garoua. Rencontres d’experts nationaux et internationaux destinées à interroger aussi bien le cadre normatif et institutionnel de lutte contre le blanchiment des capitaux, la détection des opérations et des ripostes contre le phénomène ainsi que l’exploration de la dynamique d’intervention des établissements de micro-finance aussi bien que des banques elles-mêmes, dans cette lutte.
C’est en effet que, au plus près, la situation du Cameroun apparaît plus que préoccupante, dès lors qu’apparaît aux yeux des spécialistes du secteur, une jonction aux résultats spectaculaires entre la corruption, les détournements de fonds publics et diverses pratiques de criminalité nationale comme internationale. Dans son rapport 2023 publié en ce 04 octobre à Yaoundé, le Président de la Commission nationale anti-corruption, se fendait à cet égard, de révélations glaçantes.
Ainsi, 1 700 milliards de Francs répertoriés par l’Agence nationale d’investigations financières, qui signale à cet égard une hausse spectaculaire en un an, de 180%. Fruit de l’exploitation des 965 déclarations d’opérations suspectes à elle envoyées par les banques, les établissements de micro-finance, les opérateurs de mobile money, les sociétés de transferts de fonds, les avocats, les notaires et autres administrations publiques. Rapports apprend-on, transmis aux juridictions et autorités compétentes du pays, pour procédures judiciaires.