Dans un pays qui ne tolère pas une presse libre, les chinois ont une nouvelle arme.
En Chine, quelques dizaines d’artistes engagés mêlent art et activisme en créant des œuvres subversives.
Ils critiquent ouvertement le régime et tentent d’éveiller la conscience du public chinois.
Ils sont devenus la parole libre du pays.
Mais ce courant artistique inquiète les dirigeants chinois. Ces deux dernières années, près de 200 artistes ont été emprisonnés. Le plus célèbre d’entre eux s’appelle Ai Weiwei, il a récemment été exposé au Jeu de Paume à Paris, élu Homme de l’année 2011 par Time magazine. Il y a un an, il a été arrêté et a passé 81 jours dans une prison secrète. Depuis, il est assigné à résidence à Pékin, accusé de fraude fiscale.
Wu Yuren, un autre artiste dissident, a été emprisonné un an après avoir protesté contre la démolition de son atelier.
Les œuvres de ces artistes contestataires sont autant d’actes de défense de la liberté d’expression. Des expositions sont régulièrement fermées. À chaque vernissage, les agents du ministère de la culture se glissent discrètement parmi les invités.
Le gouvernement use aussi d’une vieille pratique contre ses dissidents – dont le célèbre Ai Wei Wei -, des agents les invitent à « boire le thé » pour leur expliquer « amicalement » qu’il serait dans leur intérêt de cesser leurs activités subversives.
Ce courant artistique vivace inquiète d’autant plus les dirigeants, que l’art contemporain représente un marché national extrêmement lucratif. Et ces nouveaux contestataires pourraient bien faire du tort à ce nouveau filon lucratif…
En Chine, Martin Boudot et Leona Liu ont suivi Ai Weiwei pendant son procès en appel. Dans des ateliers secrets, ils ont aussi filmé plusieurs artistes qui tentent d’organiser des expositions clandestines. Une plongée dans l’art de combat.