La première dame du Brésil, Rosangela "Janja" da Silva, a insulté Elon Musk, futur membre de l'administration Trump, à deux jours d'un sommet du G20 à Rio de Janeiro, en lui disant d'aller "se faire fo*tre !". Au cours d'une intervention improvisée lors d'un atelier sur la désinformation pendant le G20 Social, un forum réunissant militants et représentants d'ONG et de la société civile, "Janja" a plaidé pour une réglementation des réseaux sociaux.
A un moment, semblant perturbée par un bruit, elle interrompt son discours, regarde en l'air puis s'accroupit en riant. "Je crois que c'est Elon Musk", dit-elle en se relevant. "Je n'ai pas peur de toi non plus. Fuck you, Elon Musk !" ("Va te faire foutre, Elon Musk") lance-t-elle sous les applaudissements et les vivats.
Dans un commentaire sur le compte X de droite Visegrad 24, Elon Musk a répondu avec des rires et la phrase: "ils vont perdre la prochaine élection".
Le patron du réseau social X et du constructeur automobile Tesla, nommé par le président élu américain Donald Trump à la tête d'une "Commission à l'efficacité gouvernementale", a une relation compliquée avec le Brésil. X y a été suspendu pendant 40 jours par le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, qui estimait que le réseau social favorisait la désinformation.
Elon Musk a accusé à maintes reprises le magistrat de "censure", le qualifiant le "dictateur" et le comparant à Voldemort, le méchant de la saga Harry Potter. X a finalement obtempéré aux injonctions du juge en supprimant des comptes soupçonnés de désinformation, la plupart étant des sympathisants de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022), a payé de lourdes amendes et nommé un nouveau représentant légal.
Alexandre de Moraes a finalement levé la suspension le 9 octobre.
"Nous avons déjà un autre problème diplomatique", a commenté Jair Bolsonaro sur X. Un de ses avocats s'est lui interrogé sur les possibles conséquences de l'insulte proférée par l'épouse du président Luiz Inacio Lula da Silva contre un futur membre du gouvernement américain.
"Si le Brésil subit des sanctions de la part des Etats-Unis à cause de ces déclarations irresponsables et totalement gratuites, que va-t-il se passer ?", a écrit sur l'ancien Twitter l'avocat Fabio Wajngarten, en suggérant que les propos de la première dame constituaient une "incitation à la haine".