Alors que l'Assemblée nationale a débuté l'examen du budget de la Sécurité sociale, plusieurs députés craignent de voir surgir de nouveaux débats désordonnés et épuisants.
## Un climat déjà tendu
Les discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale ont commencé en séance publique à 16 heures le lundi 28 octobre. Au cours de la semaine précédente, ces débats s'étaient révélés particulièrement chaotiques, marqués par l'absence d'un grand nombre d'élus du socle commun et par des amendements adoptés avant le rejet final de l'article global. En conséquence, les échanges étaient devenus confus et difficiles à suivre. Cette confusion parlementaire semble être prête à se reproduire cette semaine.
## Les craintes se partagent
Les députés expriment une inquiétude collective quant à la possibilité d'une nouvelle phase de débats brouillons et épuisants. Mathieu Lefèvre, député macroniste, souligne son agacement. "L'Assemblée nationale est devenue illisible et est un réceptacle de contraires," déclare-t-il, tout en évitant le terme de crise parlementaire à ce stade. "Je ne sais pas si on parlerait de crise. Toujours est-il qu'on vit un moment où la discussion n'est objectivement pas fructueuse."
## La configuration parlementaire contestée
Prisca Thevenot, députée macroniste, relie ces difficultés à la configuration actuelle de l'Assemblée, qualifiée de tripartite. Elle fait remarquer que lorsque les partis NUPES et RN s'allient, cela fausse le débat. "Dans cette recherche de buzz et d'ego, les extrêmes, en s'unissant, dictent leur loi."
## La menace du 49.3
Les députés du socle commun accusent les oppositions de manipuler l'opinion publique en communiquant excessivement sur les votes d'amendements concernant le budget de la Sécurité sociale, sachant que ceux-ci ne pourront pas résister à un recours inévitable au 49.3. Philippe Ballard, du RN, le reconnait : "C'est le jeu parlementaire. Bien que nous ayons beaucoup communiqué sur la suppression de la hausse des taxes sur l'électricité, tout cela pourrait être réduit à néant par le recours au 49.3."
## Une inquiétude pour l'opinion publique
Christine Pires Beaune, députée socialiste, refuse de se laisser abattre : "C'est une méthode pour mettre la pression sur le gouvernement pour qu'il conserve l'amendement dans le 49.3. Nous utilisons les moyens dont nous disposons." Toutefois, elle s'inquiète des conséquences de ces débats confus sur le regard du public. Selon elle, cela pourrait mener à une forte abstention lors des prochaines élections ou favoriser une montée de l'extrême droite.
## Un sentiment partagé parmi les députés
En coulisses, de nombreux députés du socle commun estiment que Michel Barnier devrait prendre la responsabilité d'utiliser le 49.3. Ce recours ne fait pas l'unanimité parmi les macronistes, qui ressentent une pression inutile. "Il veut préserver son image d'