Le parti au pouvoir en Géorgie, qui a remporté les dernières élections législatives, a déclaré le 28 octobre que l'intégration de la Géorgie à l'Union européenne restait sa "priorité". Cette affirmation intervient alors que l'opposition pro-occidentale accuse le gouvernement d'adopter une posture autoritaire et de se rapprocher de la Russie, tout en organisant des manifestations. L'Union européenne, quant à elle, a exprimé ses préoccupations suite à la victoire du parti Rêve géorgien lors des élections, en demandant une enquête sur d'éventuelles "irrégularités électorales". De son côté, l'Allemagne a dénoncé, par l'intermédiaire d'un porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, les "irrégularités significatives" observées lors du scrutin.
## Une visite controversée de Viktor Orban
En contraste avec ces déclarations, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, dont les relations sont plus proches de Moscou, se rendra en Géorgie ce lundi et mardi. Sa visite, qui se déroule alors que la Hongrie assure la présidence tournante de l'UE, a suscité des remous à Bruxelles. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a souligné que le dirigeant hongrois "ne représente pas l'Union européenne".
## Le gel du processus d'adhésion à l'UE
Confronté à cette situation délicate, Irakli Kobakhidzé, le Premier ministre géorgien, a réaffirmé que "l'intégration européenne" était la "principale priorité" de Tbilissi en matière de politique extérieure. Il a promis de mettre tout en œuvre pour que la Géorgie puisse rejoindre l'UE d'ici 2030, tout en restant optimiste sur une amélioration des relations avec Bruxelles, après une période de tensions. L'opposition accuse le parti au pouvoir, dirigé par le milliardaire Bidzina Ivanichvili, d'éloigner la Géorgie de ses objectifs européens et de l'orienter vers Moscou.
## Des manifestations et des tensions persistantes
Le pays a récemment été le théâtre de grandes manifestations en mai, contre un projet de loi sur "l'influence étrangère", inspiré d'une législation russe visant à réprimer la société civile. Bien que ces mobilisations aient été significatives, elles n'ont pas empêché l'adoption de la loi. Conséquemment, l'Union européenne a suspendu le processus d'adhésion de la Géorgie, tandis que les États-Unis ont imposé des sanctions contre plusieurs responsables géorgiens.