Le gouvernement envisage de modifier les règles relatives aux arrêts de travail dans le secteur public, dans le but de générer des économies de 5 milliards d'euros dans le cadre de son projet de loi de finances 2025, qui sera examiné à partir de mardi à l'Assemblée nationale.
## Une annonce qui suscite l'inquiétude
Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques, a exprimé son profond "effarement et sa sidération" le dimanche 27 octobre, face à l'annonce du gouvernement d'allonger la période de carence pour les arrêts maladie au sein de la fonction publique et de réduire la rémunération à 90 % au lieu du taux actuel de 100 %.
## Des mesures jugées obsolètes
La déléguée syndicale a qualifié ces mesures de "vieilles lunes", soulignant qu'aucune preuve d'efficacité ne soutient leur mise en œuvre. Elle a rappelé que de précédents gouvernements ayant tenté de durcir les règles concernant les arrêts-maladies dans le secteur public avaient finalement renoncé à ces modifications de manière sensée.
## Une approche contestée
Les propositions qui figurent dans le volet "dépenses" du projet de loi de finances 2025 visent à combattre l'absentéisme, que le ministère de la Fonction publique considère comme un "coût insoutenable", chiffré à 15 milliards d'euros en 2022. Cependant, il est noté que l'effet de ces nouvelles dispositions sur les absences n'a pas été évalué, d'autant plus que l'instauration d'un jour de carence pourrait réduire les arrêts de courte durée mais augmenter ceux de longue durée.
## Un appel au dialogue social
Mylène Jacquot plaide pour un retour au dialogue social, suggérant que plutôt que d'imposer des changements, il serait préférable d'examiner les chiffres et de s'asseoir avec les syndicats pour aborder les causes des arrêts-maladies. Elle rappelle que ces arrêts ne sont pas automatiques et nécessitent l'aval d'un médecin pour être signés.
## Spécificités du secteur public
Elle souligne également que dans la fonction publique territoriale, certains métiers sont physiquement exigeants et que la pyramide des âges est plus élevée par rapport aux autres branches de la fonction publique, ce qui peut expliquer un taux d'arrêts maladie supérieur, souvent lié aux conditions de travail.
## Un constat de stagnation
Mylène Jacquot a fait part de sa préférence pour que le gouvernement relance les discussions avec les syndicats, qui ont été interrompues suite à la dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier. Elle rappelle que divers sujets cruciaux, tels que les conditions de travail et l'organisation du travail, étaient sur la table mais n'ont pas été poursuivis depuis lors.